L’Université de la Manouba a été le théâtre d’une vive contestation estudiantine à la suite de l’organisation d’une conférence animée par des professeurs français invités dans le cadre d’un programme de coopération universitaire franco-tunisien. Le contenu de leur intervention a été perçu par les étudiants comme une tentative de promouvoir la normalisation des relations avec Israël, ce qui a suscité l’indignation des étudiants qui ont alors appelé à leur l’expulsion immédiate, ont rapporté des médias tunisiens.
Une vidéo amateur publiée sur les réseaux sociaux et relayée par le média NoonPost a montré la mobilisation des étudiants. En colère, ils ont scandé : « Palestine libre, sionistes dehors ! » ainsi que « Dégage ! », exprimant à la fois leur solidarité avec la cause palestinienne et leur rejet de certaines politiques qu’ils perçoivent comme injustes.
Selon le portail d'information privé Tounes El Khadra, la réaction des étudiants a été motivée par leur perception que la conférence en question comportait des propos visant à normaliser les relations avec ce qu’ils appellent « l'entité sioniste génocidaire ». Pour ces étudiants, de tels discours vont à l’encontre de leurs principes et valeurs.
La Tunisie contre toute normalisation avec Israël
Les universités et lycées tunisiens organisent régulièrement des manifestations de solidarité avec le peuple palestinien.
Contrairement à plusieurs pays arabes ayant récemment normalisé leurs relations avec Israël, la Tunisie reste fidèle à sa position historique de non-normalisation et continue de désigner Israël comme une « entité sioniste ».
L’hostilité de la Tunisie envers Israël s’est intensifiée après le bombardement du siège de l’OLP à Hammam Chott, le 1er octobre 1985, qui a tué 68 personnes et fait une centaine de blessés, palestiniens et tunisiens confondus. Cette attaque a marqué durablement la mémoire collective des deux peuples.