Les affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo et les rebelles du M23/AFC, soutenus par le Rwanda, se sont poursuivis jusqu’à la journée du 20 mars, date à laquelle la rébellion a pris l'agglomération de Walikale-Centre, située dans ce qui est considéré comme la région minière la plus riche de l'est du Congo.
Un cessez-le-feu ignoré
Le président congolais Félix Tshisekedi et son homologue rwandais Paul Kagame s’étaient mis d’accord, lors d’une rencontre à Doha, au Qatar, pour instaurer un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel. Le président de l’Angola, Joao Lourenço, agissant aussi en qualité de médiateur dans le conflit de l’est de la RDC avait appelé quelques jours plus tôt, à la date du 15 mars 2025, à observer une trêve à partir du 16 mars à minuit.
L’appel à la trêve incluait un cessez-le-feu, l’arrêt des attaques contre les civils et l’interdiction d’occuper de nouvelles positions dans l’est de la RDC. Il devait s’inscrire dans le cadre des négociations directes qui étaient censées avoir lieu le 18 mars dernier à Luanda, entre le gouvernement congolais et le M23, mais qui ont été annulées suite au retrait des rebelles du processus. Ceux-ci n’ont jamais signé ni reconnu ces accords de cessez-le-feu à ce jour.
La «soif de pillage des minerais congolais»
Dans un post sur X, le lieutenant-colonel Guillaume Ndjike, porte parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu a pointé «la précipitation» des rebelles du M23 vers Walikale-Centre dans leur «soif de pillage des minerais congolais», qui «prouve que les minerais de la RDC ont des rapports avec l’agression dont nous faisons l’objet du Rwanda et ses alliés».
Retour au calme précaire
Selon le site de RFI, un calme précaire règne désormais dans la région de Walikale-Centre, depuis le matin de ce vendredi 21 mars. La même source rapporte aussi que des corps étaient visibles à même le sol, de combattants mais aussi de civils, tués lors des violents affrontements de la veille.
La situation d’insécurité causée par les combats a contraint, depuis le 20 mars, les habitants à fuir vers Lubutu, située à plus de 200 kilomètres, voire vers Kisangani, située à plus de 400 kilomètres.
Il est à noter que le conflit dans l’est de la RDC a contraint plus de 100 000 personnes à fuir vers les pays voisins en moins de trois mois, selon les chiffres les plus récents des Nations unies.