Le ministre du pétrole et plusieurs hauts responsables militaires alliés au premier vice-président, Riek Machar, ont été arrêtés par les forces sud-soudanaises, d’après les déclarations du porte-parole du vice-président, ce développement pourrait compromettre l’accord de paix qui avait mis un terme à la guerre civile dans le pays en 2018.
Le conflit de 5 ans qui avait opposé Machar au président Salva Kiir, avait ravagé le Soudan du Sud et fait des centaines de milliers de morts. Malgré l’arrêt des hostilités, les deux hommes entretiennent toujours une relation conflictuelle, qui explique la fréquence des violences qui éclatent entre communautés rivales.
Selon Puok Both Baluang, le porte-parole de Riek Machar, le ministre du Pétrole, Puot Kang Chol, et le chef adjoint de l'armée avaient été arrêtés, tandis que tous les autres hauts responsables militaires alliés à Marchar ont été placés en résidence surveillée.
"À ce jour, aucune raison ne nous a été fournie qui aurait conduit à l'arrestation ou à la détention de (ces) responsables", a déclaré Baluang à la presse.
Ces arrestations interviennent quelques heures seulement après l’arrestation du lieutenant général Gabriel Doup Lam, dans la soirée du mardi par les troupes des Forces de défense du peuple du Soudan du Sud (SSPDF), alliées au président Salva Kiir, qui ont encerclé la résidence du vice-président Riek Machar.
L’accord de paix pourrait être mis en péril
Le porte-parole de Riek Machar, a aussi fait savoir que Koang Gatkuoth et Wesley Welebe, deux généraux de l’opposition, étaient aussi détenus par les autorités, ajoutant qu’un important dispositif sécuritaire avait été déployé autour de la résidence de Machar, au soir du mardi et que le vice-président avait pu se rendre à son bureau ce mercredi matin, a affirmé Baluang qui a appelé les garants de l'accord de paix à intervenir pour résoudre la crise.
L’armée sud-soudanaise a accusé le général Duop Lam et ses troupes de collaborer avec les rebelles de l'État du Haut-Nil, à l'est du pays, issus majoritairement de la même ethnie Nuer. De violents combats se sont poursuivis à Nasir, une petite ville du nord-est du Soudan du Sud, dans la journée du mardi 4 mars. L’armée sud-soudanaise a affronté des éléments de la milice White Army, proche de l’opposant Riek Machar. La situation menace sérieusement le gouvernement de partage du pouvoir, qui avait mis un terme à la guerre civile qui a ravagé le pays pendant plusieurs années.
Il est à noter que la guerre civile au Soudan du Sud avait éclaté en décembre 2013 à la suite du limogeage de Machar par Kiir. Les hostilités ont fait un bilan d’environ 400 000 tués, plus de 2,5 millions de personnes déplacées, sans parler de la famine qui a touché près de 5.5 millions de personnes, soit la moitié des habitants du pays.