«En adoptant une approche sécuritaire et humanitaire et après avoir entrepris des efforts et des mesures exceptionnelles, le nombre de migrants traversant vers l'espace européen via notre pays a baissé de 97 667 en 2023 à 19 245 en 2024, soit un taux de 80 %», a déclaré le général de brigade Khaled Jrad, président du Comité des migrations irrégulières, lors de son intervention devant l’Assemblée des représentants du peuple le 22 janvier.
Selon le général, cette diminution résulterait notamment d'une surveillance accrue des côtes et d'une coopération accrue avec les Européens. En outre, Jrad a noté que «le nombre des candidats à la migration irrégulière présents sur le territoire national, estimé à 20 000, s'est stabilisé et aucune augmentation n'a été enregistrée».
Le président du Comité des migrations irrégulières a également mis en avant une baisse significative des arrivées aux frontières terrestres : «Le nombre d'arrivées aux frontières terrestres a diminué à 1 839 au cours du troisième trimestre de 2024.» Par ailleurs, il a souligné un indicateur favorable : «Le nombre de ceux qui souhaitaient rentrer volontairement a augmenté au cours de l'année 2024.»
Malgré ces progrès, le général Jrad a pointé plusieurs obstacles entravant les efforts de la Tunisie. Parmi eux figurent la surveillance d'une côte méditerranéenne de 2 200 kilomètres, la gestion des longues frontières terrestres avec l’Algérie et la Libye, ainsi que des ressources humaines et logistiques insuffisantes. «Certaines législations visant à lutter contre le phénomène restent également insuffisantes», a-t-il mis en exergue.
Malgré la diminution des départs de migrants irréguliers depuis la Tunisie, la Méditerranée demeure l'une des routes migratoires les plus mortelles au monde. Sur la dernière décennie, 30 309 personnes y ont perdu la vie, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), dont 3 155 au cours de l'année 2023, considérée comme l'une des plus meurtrières.