Afrique

Afrique de l’Ouest : disparus au Burkina Faso, les camionneurs marocains ont été libérés

Deux jours après avoir disparu entre Dori, au Burkina Faso, et Téra, au Niger, quatre camionneurs marocains ont été libérés a annoncé le 20 janvier l’ambassade du Maroc. Kidnappés par un groupe armé, leurs camions et marchandises demeurent introuvables.

Quatre chauffeurs marocains portés disparus au Sahel «ont été libérés» a rapporté l’Associated Press (AP), précisant qu'ils avaient été enlevés dans cette région minée par l’instabilité où des groupes armés cherchent à étendre leur influence. 

Transportant du matériel électrique de Casablanca à Niamey, les conducteurs avaient parcouru plus de 5 000 kilomètres en 20 jours avant de disparaître le 18 janvier, a précisé Charki El Hachmi, secrétaire général du Syndicat marocain des professionnels du transport. 

Le 20 janvier au soir, l’ambassade marocaine au Burkina Faso a informé le syndicat que les chauffeurs étaient «en sécurité» à Niamey et qu’ils «seraient rapatriés prochainement». «Leurs camions et cargaisons restent introuvables», d'après les déclarations d'El Hachmi, cité par l’AP.

Les camionneurs en question avaient choisi de circuler sans escorte militaire sur un tronçon situé entre le nord-est du Burkina Faso et l’ouest du Niger. Ils ont disparu près de la frontière entre Dori et Téra. Selon la source citée par l’AP, un groupe armé non identifié les aurait emmenés dans une forêt isolée. 

Une région sous tension 

Début janvier, un convoi de camions marocains a été pris pour cible à la frontière entre le Mali et la Mauritanie. Si cette attaque n’a pas causé de victime, d’après les médias locaux, elle illustre les dangers auxquels font face les transporteurs traversant le Sahel. 

Le Burkina Faso, sous la direction du capitaine Ibrahim Traoré depuis le coup d’État de septembre 2022, fait face avec ses voisins, le Mali et le Niger, à la montée en puissance des groupes terroristes et rebelles.

Pour répondre à cette menace croissante, les trois pays sahéliens ont uni leurs forces en créant, le 6 juillet 2024, l’Alliance des États du Sahel (AES), prolongeant un pacte de défense mutuelle signé en septembre 2023. 

Cette initiative marque une tentative de reprendre le contrôle de leur sécurité dans un contexte de défiance vis-à-vis des acteurs extérieurs. Leur décision de quitter la Cédéao, annoncée le 28 janvier 2024, témoigne de cette rupture. Les dirigeants sahéliens accusent l’organisation régionale, perçue comme sous influence française, de ne pas avoir soutenu efficacement leur lutte contre le terrorisme.