Le bureau du président turc a annoncé le 13 décembre que Recep Tayyip Erdogan s'était entretenu avec le chef de l’armée soudanaise Abdel Fattah al-Burhan. Un appel au cours duquel le président turc a proposé la médiation d'Ankara afin de résoudre les différends entre le Soudan et les Émirats arabes unis et établir la paix dans ce pays africain ravagé par la guerre civile.
Le gouvernement soudanais, dirigé par le général al-Burhan, accuse les Émirats arabes unis de fournir des armes et un soutien financier à la force paramilitaire rivale du général Mohamed Hamdane Dagalo et d’œuvrer à prolonger le conflit au Soudan. Abou Dabi, rejetant ces accusations, reproche de son côté au chef militaire de refuser de négocier la paix avec son ennemi.
Cité par ses services, le dirigeant turc a souligné l'intérêt de son pays pour «l'unité et la stabilité» du Soudan, ainsi que la «préservation de son intégrité territoriale et de sa souveraineté», affirmant que la Turquie continuerait à soutenir le peuple soudanais «par tous les moyens à sa disposition», y compris l’aide humanitaire fournie à la population touchée.
Soudan : plus de 23 000 morts, selon l'ONU
De son côté, le chef militaire soudanais, cité par un communiqué de l’armée, a déclaré avoir «hautement apprécié» le soutien de la Turquie et «ses efforts pour assurer la paix et la stabilité dans la région», louant le «succès» du président du pays dans la «résolution» des problèmes mondiaux et régionaux, notamment du dossier syrien, d’après ses dires.
Cette offre de médiation de la Turquie dans le conflit au Soudan intervient deux jours seulement après l'annonce par le président Erdogan d'un accord de réconciliation entre l'Éthiopie et la Somalie, après des mois de tensions provoquées par la signature d'un protocole d'accord entre Addis-Abeba et la région séparatiste somalienne du Somaliland pour un accès à la mer.
Le Soudan est plongé depuis avril 2023 dans une guerre civile opposant les Forces armées soudanaises, dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhan, aux Forces de soutien rapide du général Mohamed Hamdane Dagalo. Ce conflit a fait au moins 23 000 morts et 33 000 blessés, annonçait l'ONU en septembre, provoquant une crise humanitaire majeure.