Les gouvernements des pays d'Afrique du Nord se sont prononcés le 9 décembre sur la situation en Syrie, au lendemain de la prise du pouvoir à Damas par l’opposition armée dans la foulée de la démission de Bachar el-Assad. Tout en refusant les ingérences étrangères en Syrie, l’Algérie, la Tunisie, le Maroc et l’Égypte s’accordent sur la nécessité de préserver l’intégrité du territoire syrien.
L’Algérie a ainsi appelé toutes les parties syriennes à «œuvrer pour préserver la sécurité, la stabilité, l'unité et l'intégrité du pays et de son territoire» et à «bâtir un pays rassembleur doté d’institutions issues de la volonté du peuple syrien, loin de toute ingérence étrangère», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères cité par l’agence de presse d'État APS.
La Tunisie, pour sa part, a souligné la nécessité de préserver l'État syrien «en tant qu'État unifié et pleinement souverain», de manière à le prémunir contre «l’ingérence extérieure» et contre «le spectre du désordre, de la fragmentation et de l’occupation», indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères du pays, cité par l’agence de presse d'État TAP.
Le Maroc, de son côté, a réitéré sa «position claire et constante» en faveur de «la préservation de l’intégrité territoriale, de la souveraineté nationale et de l’unité du peuple syrien», appelant à tenir le pays «à l'abri de toute ingérence dans ses affaires internes», selon une déclaration du chef de la diplomatie Nasser Bourita citée par l’agence de presse d'État MAP.
L'Égypte appelle également au lancement d'un processus politique global qui «ouvrira une nouvelle ère de consensus, de paix intérieure et de rétablissement du statut régional et international de la Syrie», et confirme son «soutien à l'unité, la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Syrie», selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, cité par le journal gouvernemental Al Ahram.
Le Caire fustige les «violations opportunistes» israéliennes
Dans un communiqué distinct, la diplomatie égyptienne a dénoncé «l'accaparement par Israël de la zone tampon avec la Syrie et des postes de commandement à proximité», ce qui équivaut – relève le communiqué – à «une occupation de territoires syriens, à une violation flagrante de la souveraineté syrienne et à une infraction évidente à l'accord de désengagement de 1974».
L'Égypte a souligné que les pratiques israéliennes contredisaient le droit international, violaient l'unité et l'intégrité territoriale de la Syrie, et relevaient «d’un opportunisme qui profite du vide et de la fluidité de la situation en Syrie pour occuper davantage de territoires syriens et imposer une nouvelle réalité sur le terrain, en contradiction avec le droit international».
Le Caire a appelé le Conseil de sécurité et les puissances internationales à «assumer leurs responsabilités et à adopter une position ferme face aux agressions israéliennes contre la Syrie, afin de garantir la souveraineté de celle-ci sur tout son territoire», toujours selon le communiqué.
Le 27 novembre, l'opposition syrienne armée a lancé une offensive majeure dans les provinces syriennes d'Alep et d'Idleb. Le 7 décembre, certaines grandes villes, telles qu'Alep, Hama, Deir ez-Zor, Deraa et Homs, ont été prises. Le 8 décembre, les forces armées de l'opposition syrienne ont annoncé la formation d'un gouvernement de transition, et Bachar el-Assad a quitté son poste de président le même jour.