Après plusieurs jours de détention, Boualem Sansal, écrivain franco-algérien a été entendu par le parquet antiterroriste d'Alger, avant d'être placé sous mandat de dépôt, a rapporté ce 26 novembre son avocat auprès d'une agence de presse française.
L'arrestation de Sansal a fait couler beaucoup d'encre dans la presse française. L'écrivain a été porté disparu entre le 16 novembre, date de son arrivée à l’aéroport d’Alger, et le 22 novembre, jour de la confirmation de son arrestation dans ce même aéroport. Du côté des autorités françaises, la seule réaction fut celle, rapporté par l'«entourage» d'Emmanuel Macron dans une dépêche d'agence de presse, selon lequel le président français serait «très préoccupé par la disparition» de Sansal.
Ce n'est que ce 26 novembre, quelques heures avant l'annonce du placement de Sansal sous mandat de dépôt, qu'un premier représentant du gouvernement français a réagi sur cette affaire. Invité sur France Info, le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau a abordé la situation de l'écrivain. Interrogé sur les laissez-passer consulaires, il a rapidement esquivé la question, affirmant : «Aujourd'hui, il y a un sujet qui mérite que le reste soit mis de côté, c'est Boualem Sansal».
«La France doit la protection à Boualem Sansal», estime Retailleau
«Le président de la République s’en préoccupe. C’est un immense écrivain, c’est aussi un Français. La nationalité française lui a été accordée et la France doit sa protection bien sûr à Boualem Sansal», a déclaré le ministre français de l’Intérieur. «Je fais confiance au président de la République pour déployer toute l’énergie qu’on peut lui connaître pour obtenir sa libération», a-t-il ajouté sans en dire plus.
En Algérie, la situation de l’écrivain de 75 ans n’a pas encore été commentée par le gouvernement. Son arrestation avait été confirmée le 22 novembre par l’Agence Presse Service (APS) dans un article raillant l'agitation médiatique en France autour de la disparition de Sansal. «La France Macronito-Sioniste qui s'offusque de l'arrestation de Sansal (à l'aéroport d'Alger), n'a toujours pas déclaré au monde si elle a la souveraineté nécessaire de pouvoir arrêter Benjamin Netanyahou» avait lancé l'APS, qualifiant Sansal de «pantin du révisionnisme anti-algérien».
Le 24 novembre, la télévision publique a indiqué que Sansal faisait face à «de lourdes accusations». Le 2 octobre dernier, il avait provoqué une polémique en Algérie en déclarant dans le média français Frontières que des régions de l'ouest du pays avaient été arrachées au Maroc lors du tracé de la frontière algéro-marocaine par la France.