Afrique

Soudan du Sud : l'OCHA met en garde contre une recrudescence du paludisme

Les inondations au Soudan du Sud ont affecté 1,4 million de personnes et en ont forcé plus de 379 000 autres à fuir leurs foyers, selon le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires. Celui-ci a également alerté sur une recrudescence du paludisme, qui vient aggraver une crise humanitaire déjà critique.

Dans un communiqué publié le 8 novembre, le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) a signalé que les inondations au Soudan du Sud avaient touché 1,4 million de personnes et en avaient déplacé plus de 379 000 autres.

«Ces inondations concernent désormais les habitants de 43 comtés et la région administrative d’Abyei, revendiquée par le Soudan et le Soudan du Sud», a indiqué l’OCHA. «Plus de 379 000 personnes sont déplacées dans 22 comtés et Abyei», a-t-il ajouté.

L’OCHA a également averti d’une recrudescence du paludisme, également appelé malaria, dans plusieurs régions dévastées par les intempéries.

Crise humanitaire multiforme

Cette recrudescence du paludisme «impacte gravement le système de santé et aggrave la situation dans les zones touchées par les inondations», a alerté l'agence onusienne.

Le 1er octobre, la Banque mondiale avait prévenu que les inondations aggravaient «une situation humanitaire déjà critique, marquée par une sévère insécurité alimentaire, un déclin économique, un conflit permanent, des épidémies, et les répercussions du conflit au Soudan.»

Le Programme alimentaire mondial (PAM) de l’ONU a, pour sa part, alerté que plus de sept millions de personnes étaient en situation d’insécurité alimentaire au Soudan du Sud et 1,65 million d’enfants souffraient de malnutrition.

Le 7 novembre, devant le Conseil de sécurité de l'ONU, Nicholas Haysom, Représentant spécial pour le Soudan du Sud, a fait état d'une escalade de la violence à la fin de la saison des pluies. Selon lui, le nombre de victimes civiles dans des incidents récents survenus dans les États du Haut-Nil, de l’Équatoria central et du Warrap est «alarmant», aggravant ainsi une situation déjà précaire à travers le pays.

La violence persistante, les inondations dévastatrices et le conflit au Soudan voisin continuent de peser sur le Soudan du Sud, qui a accueilli plus de 830 000 réfugiés depuis le début de la guerre en avril 2023, représentant plus de 7% de sa population.

Des élections ajournées

À cela s’ajoutent la famine et l’épidémie de choléra, qui frappent particulièrement la ville de Renk, dans l'État du Haut-Nil, principale zone d’accueil pour les centaines de milliers de personnes fuyant la guerre au Soudan.

Le Soudan du Sud est devenu indépendant en 2011. Deux ans plus tard, une guerre civile a éclaté entre les partisans du président Salva Kiir et de son rival, le vice-président Riek Machar, faisant des milliers de morts. Un accord de paix, signé en 2018 et soutenu par l'ONU, a mis fin aux hostilités.

En septembre, le gouvernement du Soudan du Sud a de nouveau allongé la période de transition politique, ajournant à décembre 2026 la tenue des premières élections de ce jeune pays africain.