Sous la direction du Premier ministre Ousmane Sonko et du président Bassirou Diomaye Faye, le Sénégal a lancé le 14 octobre 2024 un plan de développement de grande envergure baptisé Sénégal 2050, qui s’étendra sur 25 ans. L’un des principaux objectifs du plan est de réduire le taux de pauvreté et d’augmenter de manière significative le revenu par habitant, avec une croissance économique prévue de 6 à 7% par an d’ici 2050. Il aura également pour objectif de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des ressources étrangères et d'améliorer la gestion des finances publiques
Le lancement de ce plan intervient à un moment clé, alors que des élections législatives anticipées sont prévues pour le 17 novembre prochain, après la dissolution du Parlement en septembre. Après sa victoire aux présidentielles en avril 2024, Bassirou Diomaye Faye avait promis un remaniement radical des politiques économiques. Le président sénégalais présente ce projet comme une «vision pour un Sénégal qui aspire à être non seulement un acteur majeur, mais aussi un modèle de développement en Afrique».
Le programme s'articule autour de plusieurs grands axes, dont l’autosuffisance énergétique, avec l’objectif de passer à 100% d'accès à l’électricité d’ici 2050. Le pays, devenu producteur de pétrole en juin 2024 avec le champ pétrolier de Sangomar, mise également sur l’expansion de sa production de gaz naturel. Le gouvernement prévoit également la création de huit pôles de développement dans différentes régions du pays pour favoriser une meilleure répartition des richesses.
La première phase du plan, prévue pour 2025-2029, nécessitera un investissement de 30,1 milliards de dollars et vise à réduire le déficit budgétaire à 3% du PIB. Ce financement proviendra de sources publiques et privées, ainsi que de partenariats public-privé, avec un objectif de croissance annuelle moyenne de 6,5%.
Situation économique délicate
Le Sénégal fait face à des défis socio-économiques importants, malgré ses ressources naturelles abondantes. Le pays, classé 169e sur 192 à l'indice de développement humain des Nations Unies, ambitionne de passer à un indice de développement humain moyen en cinq ans. L'administration Faye vise également à maîtriser l’inflation à 2% et à faire passer le revenu moyen de 1 660 à 2 468 dollars par an par habitant. En parallèle, des efforts seront déployés pour optimiser les recettes fiscales, sans augmenter les impôts, tout en ciblant mieux les subventions énergétiques. Ousmane Sonko a ajouté que la mauvaise gestion économique héritée du gouvernement précédent avait laissé le pays avec un déficit budgétaire plus important que prévu, entraînant une dégradation de la note du pays par l’agence de notation Moody's.