Dans un discours télévisé à la nation, le président du Sénégal, Bassirou Diomaye Faye, a annoncé le 12 septembre au soir avoir dissous le Parlement, expliquant avoir pris cette décision en réponse à une situation de blocage politique provoquée par une majorité fidèle à l’ancien président Macky Sall et opposée à son gouvernement, plus de cinq mois après son installation.
«En vertu des pouvoirs qui me sont conférés par l'article 87 de la Constitution, et après avis du Conseil constitutionnel sur la date, ainsi que du Premier ministre et du président de l'Assemblée nationale sur l'opportunité [de cette décision], je dissous l'Assemblée nationale», a déclaré le président sénégalais, annonçant dans la foulée la tenue d’élections législatives anticipées le 17 novembre.
Fin août, le Conseil constitutionnel avait rappelé que la dissolution de l’Assemblée nationale pourrait être légalement prononcée par le président à partir du 12 septembre, soit deux ans après le début de la quatorzième législature, le 12 septembre 2022.
Blocage politique
Pendant cinq mois, les divergences entre le pouvoir et l’opposition ont bloqué l’action gouvernementale. Selon Bassirou Diomaye Faye, l'opposition à l'Assemblée nationale, le Parlement monocaméral du Sénégal, «ralentit le processus de réforme du pays».
La semaine dernière, les députés de la coalition d'opposition «Benno Bokk Yakaar», qui soutenait l'ex-président Macky Sall, avaient proposé au Parlement de voter une motion de censure à l'égard du gouvernement actuel du Premier ministre Ousmane Sonko.
Fin juin, la même coalition avait boycotté le débat d’orientation budgétaire, provoquant son annulation. «Le gage d’une collaboration franche avec la majorité parlementaire était une illusion, celle-ci ayant décidé d’entretenir le culte du blocage», a fustigé le président lors de son discours.
Le président Faye, élu le 24 mars, et son Premier ministre Ousmane Sonko, nommé le 2 avril, espèrent obtenir une majorité à l’Assemblée nationale lors du scrutin législatif anticipé du 17 novembre afin d’exécuter leur programme.
D’inspiration «panafricaniste de gauche», le programme des deux jeunes dirigeants sénégalais vise à garantir la souveraineté économique du pays.