Afrique

Burkina Faso : Traoré promet de retirer les permis d’exploitation des mines d’or aux entreprises étrangères

Le Burkina Faso envisage de retirer les permis d’exploitation des mines d’or accordés aux entreprises étrangères, poursuivant la politique adoptée depuis l’arrivée au pouvoir en septembre 2022 du capitaine Ibrahim Traoré, qui a fait de la souveraineté du pays le principe de sa gouvernance.

Dans une interview diffusée en direct le 5 octobre sur les ondes de la radio d’État RTB, le chef d’État du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a indiqué que son pays comptait produire son or avec ses propres moyens, tout en réduisant sa dépendance aux multinationales opérant dans les mines du pays.

«Nous savons comment extraire notre or et je ne comprends pas pourquoi nous allons laisser les multinationales venir l’extraire», a-t-il martelé, soulignant que son pays chercherait désormais à produire davantage d’or par ses propres moyens.

«Nous allons retirer les permis d’exploitation minière à certaines sociétés étrangères», a-t-il promis, sans préciser quelles entreprises se verraient retirer leur licence.

En février dernier, le ministère burkinabè de l'Énergie avait suspendu la délivrance des permis d'exportation de l'or et des matières précieuses extraits par des méthodes artisanales ou semi-mécanisées.

Au Burkina Faso, l’or est le principal produit d’exportation. Ce pays d’Afrique de l’Ouest compte 17 mines d’or opérationnelles, dont cinq ont fermé pour des raisons sécuritaires.

Processus de nationalisation des mines d'or

Le 26 août dernier, les autorités du pays avaient déjà étatisé les mines d’or de Boungou et Wahgnion, en signant des accords permettant à l’État de reprendre la gestion de ces deux mines exploitées auparavant par la société minière britannico-canadienne Endeavour mining en parternariat avec la société locale Lilium mining.

Le ministre burkinabé de l’Économie et des Finances, Aboubakar Nacanabo, avait alors expliqué que l’acquisition des deux mines allait permettre de renforcer les capacités de l’État, en termes de gestion des ressources naturelles. Il avait aussi indiqué que l’État allait travailler à exploiter d’autres mines, pour renforcer davantage sa situation financière et faire en sorte que les mines profitent aux populations.

Cette nationalisation intervenait alors que le gouvernement militaire, arrivé au pouvoir avec le coup d'État du 30 septembre 2022 et dirigé par le capitaine Ibrahim Traoré, avait fait de la souveraineté du pays le principe de sa gouvernance.

Depuis, les autorités burkinabè ont annoncé à plusieurs reprises vouloir reprendre le contrôle sur les ressources notamment minières du pays, accusant les gouvernements précédents de «soumission aveugle» à la France et à la Cédéao.

Le 6 juillet dernier, le Niger, le Mali et le Burkina Faso ont annoncé la création de l'Alliance des États du Sahel (AES), fondée pour contrer l’influence de la Cédéao, une organisation que ces trois pays jugent instrumentalisée par la France, ex-puissance coloniale.