Afrique

Guerre civile au Soudan : l'armée lance une grande offensive contre les RSF dans la capitale

L'armée soudanaise a lancé une grande offensive à Khartoum, pour reprendre des parties de la capitale, contrôlées par ses rivaux des Forces de soutien rapide (FSR). Ces derniers assiègent toujours la grande ville soudanaise d'El-Facher, où l’ONU a alerté contre un «risque élevé» de violences ethniques.

Dans la nuit du 26 septembre, l'armée soudanaise a lancé une offensive à grande échelle à Khartoum sur les zones contrôlées par les Forces de soutien rapide (FSR), a rapporté le Sudan Tribune. Les forces armées soudanaises ont lancé des frappes d'artillerie et aériennes contre l'ennemi, a précisé le média soudanais.

Des sources locales ont indiqué au journal que des bruits d'affrontements et des panaches de fumée avaient été observés dans le centre de Khartoum, au marché arabe, au quartier général du commandement général de l'armée et près du corps des transmissions de l'armée, au sud de Khartoum Bahri.

En outre, des frappes aériennes ont ciblé le quartier général d'Al-Istritaqiyah à Al-Mukrin, que les FSR ont capturé en juin. De la fumée s'élèverait également de la zone d'Al-Muhandisin, à Omdurman, contrôlée par l'armée.

Des groupes liés à l'armée soudanaise ont déclaré sur des applications de messagerie que l'armée avait lancé une attaque terrestre sur Singa, la capitale de l'État de Sennar, contrôlé par les FSR et mené des frappes aériennes sur Al Damazin, la capitale de l'État du Darfour oriental.

Le Soudan est plongé depuis avril 2023 dans une guerre opposant les Forces armées soudanaises, dirigées par le général Abdel Fattah al-Burhane, aux Forces de soutien rapide du général Mohamed Hamdane Daglo. Ce conflit a déjà fait des dizaines de milliers de morts et provoqué une crise humanitaire majeure.

Siège d'El-Facher : l'ONU alerte quant au risque de violences ethniques

Le 26 septembre, le chef des droits de l'homme à l'ONU, Volker Türk, a alerté sur le «risque élevé» de violences ethniques si El-Facher tombait aux mains des paramilitaires qui l'assiègent. L’ONU s'inquiète en particulier du sort des déplacés qui ont trouvé refuge dans les camps d'Abou Chouk et de Zamzam.

«Les personnes vivant dans ces camps courent un risque grave de représailles en raison de leur identité tribale, réelle ou perçue, comme venant des mêmes communautés» que les alliés de l'armée soudanaise, selon Volker Türk.

Depuis des mois, les FSR assiègent cette grande ville du Darfour, une région du sud-ouest du Soudan qui abrite environ un quart de la population du pays. Le Darfour est profondément marqué par des années de violences ethniques commises par les Janjawid, la milice dont sont issues les FSR.

L'Union africaine (UA) avait appelé le 23 septembre à la «cessation immédiate» des combats dans cette grande ville soudanaise d'El-Facher, dénonçant une «escalade» de la crise après un assaut ce week-end des forces paramilitaires.

Selon l'ONU, la guerre civile au Soudan, qui a provoqué le déplacement de plus de 11 millions de personnes à l'intérieur du pays et dans les pays voisins, a aussi provoqué une très grave crise humanitaire, ravageant les infrastructures et poussant le pays au bord de la famine. Quelque 25,6 millions de personnes, soit plus de la moitié de la population du Soudan, sont actuellement confrontées à «une insécurité alimentaire aiguë», avait indiqué fin juin un rapport appuyé par l'ONU.