Le leader séparatiste camerounais Lucas Ayaba Cho a été arrêté le 24 septembre en Norvège pour son rôle présumé dans le conflit armé en cours dans ce pays d'Afrique centrale, rapportent des agences de presse internationales. Le 25 septembre, les enquêteurs norvégiens ont demandé son placement en détention auprès du tribunal de district d'Oslo, précisent des médias.
Selon Africa News, les accusations portées à l'encontre du séparatiste s’appuient sur ses publications radicales sur les réseaux sociaux. La police norvégienne a déclaré que Lucas Ayaba Cho avait «joué un rôle central dans le conflit armé en cours au Cameroun».
Lucas Ayaba Cho, 52 ans, est une figure influente du mouvement anglophone qui prône la sécession du Cameroun de la République fédérale d'Ambazonie, un État autoproclamé qui comprend les régions du sud du pays. Lucas Ayaba Cho est le commandant en chef des forces armée de ce territoire sécessionniste.
Un responsable camerounais, cité par des agences de presse, a déclaré que la Norvège et le Cameroun avaient conclu un accord de sécurité en vertu duquel Lucas Ayaba Cho pourrait être extradé vers son pays d'origine dans les prochains jours. Mais son avocat a déclaré qu'il n'était au courant d'aucune demande d'extradition.
Demandes d’extradition
Dans ce pays d'Afrique centrale, plus de 6 000 personnes ont été tuées, près d'un million étant réfugiées depuis le début des combats en 2016 entre groupes armés indépendantistes et forces de l'ordre. Des habitants des régions du nord-ouest et du sud-ouest du Cameroun, peuplées principalement par les anglophones, dénoncent leur «marginalisation» dans la société camerounaise et la «francophonisation du régime».
Depuis le début du conflit, Yaoundé a exhorté les pays étrangers accueillant des dirigeants séparatistes à faciliter leur rapatriement dans leur pays d'origine afin qu'ils soient jugés pour leur rôle dans les violences actuelles. S'il est reconnu coupable au Cameroun, Cho pourrait être condamné à 30 ans de prison.
Lucas Ayaba Cho n'est pas le premier dirigeant séparatiste à être arrêté à l'étranger dans le cadre des violences commises au Cameroun. En 2018, Julius Sisiku Ayuk Tabe, un chef du mouvement séparatiste anglophone, et 46 autres personnes avaient été arrêtés au Nigeria, puis extradés vers le Cameroun.