Au Niger, au moins 12 soldats ont été tués et 33 ont été blessés dans deux assauts séparés et dans l'explosion d'un engin explosif improvisé (IED) entre le 15 et le 17 septembre, le tout dans trois régions distinctes du pays, a annoncé l'armée nigérienne dans un communiqué lu le 18 septembre au soir à la télévision d’État.
La première attaque, également la plus meurtrière, a eu lieu le 15 septembre, dans la région de Tillabéri dans l’ouest du pays, où cinq militaires ont été tués et 25 blessés lors d'un assaut de leurs positions par «des hordes de criminels», a précisé l’armée, assurant que ses troupes étaient parvenues à neutraliser plus d’une centaine de militants, après avoir fait appel à des renforts, notamment aériens.
Le 16 septembre, cinq soldats ont été tués par un engin piégé dans le sud-est du pays au passage de leur véhicule. L'armée a déclaré avoir neutralisé plusieurs terroristes grâce à une frappe aérienne.
La région d’Agadez, au centre du pays, a été le théâtre d’une troisième attaque survenue le 17 septembre, lorsque des djihadistes ont attaqué un camp militaire et un poste de gendarmerie à Chirfa, avant de se retirer vers la frontière libyenne. Deux militaires ont été tués et six ont été blessés.
Scissions rebelles
Un nouveau groupe rebelle armé, le Mouvement patriotique pour la liberté et la justice (MPLJ) a revendiqué ces attaques terroristes. Le MPLJ a été créé début août à la suite d'une scission au sein du Front patriotique de libération (FPL).
Ce dernier, créé à son tour en août 2023, est un groupe rebelle décrit par les médias français comme « un mouvement luttant pour la libération du président nigérien Mohamed Bazoum ». Bazoum, qui menait une politique pro-occidentale, a été renversé par un coup d'État militaire en juillet 2023.
Les auteurs des coups d'État militaires récents au Niger, mais aussi au Burkina Faso et au Mali, trois anciennes colonies françaises, ont accusé les gouvernements précédents de «soumission aveugle» à la France.
Ces trois pays avaient annoncé le 6 juillet la création de l'Alliance des États du Sahel (AES), fondée pour contrer l’influence de la Cédéao, une organisation que ces trois pays jugent instrumentalisée par l'ex-colonisateur français.