Afrique

Nigeria : une première usine flottante de gaz naturel liquéfié

Le Nigeria a donné son feu vert pour installer sa première usine de liquéfaction flottante qui extraira du gaz naturel liquéfié dans le delta du Niger. La nouvelle installation ouvre alors que le pays est confronté à une pénurie de carburants, et ce, malgré ses immenses ressources pétrolières.

Au Nigeria, le régulateur pétrolier national NUPRC a accordé à la société nigériane productrice d’énergie UTM Offshore Limited sa première licence pour exploiter une usine flottante de gaz naturel liquéfié (GNL), rapporte l’agence de presse Reuters le 6 septembre.

La nouvelle installation, d'une capacité de 2,8 millions de tonnes par an, extraira du gaz naturel liquéfié du champ pétrolier d'ExxonMobil dans le delta du Niger. Cité par Reuters, le chef de l'autorité de régulation pétrolière, Farouk Ahmed, a déclaré que la capacité de l'usine avait plus que doublé en raison de la demande croissante de GNL.

Les travaux d'ingénierie seront achevés en 2028 et la production débutera au premier trimestre 2029, a déclaré de son côté Julius Rone, PDG d'UTM Offshore. L'entreprise fournira 500 000 tonnes de gaz de pétrole au marché intérieur tandis que le gaz naturel sera exporté, a-t-il précisé.

Selon Reuters, Afreximbank a fourni 2,1 milliards de dollars de financement pour la première phase de construction et a promis 3 milliards de dollars pour la seconde.

Crise du carburant

Cette nouvelle centrale flottante intervient dans un contexte où plusieurs pays africains cherchent à développer leurs ressources gazières de manière indépendante. Le Nigeria détient plus de 209 000 milliards de pieds cubes de réserves de gaz mais le gouvernement estime perdre plus d’un milliard de dollars par an à cause du torchage du gaz.

Malgré ses immenses ressources pétrolières, le Nigeria est confronté depuis plusieurs mois à une pénurie de carburant et doit importer une grande partie de sa consommation locale, les principales raffineries du pays tournant au ralenti en raison de leur vétusté et de la mauvaise gestion.

L’annonce de la nouvelle usine intervient ainsi dans un contexte de grogne populaire au Nigeria en raison de l’explosion des prix du carburant à la consommation. Le 3 septembre, la Compagnie pétrolière nationale du Nigeria a annoncé une énième augmentation du prix de l’essence à la pompe, malgré une forte contestation des syndicats.

Début août dernier, le gouvernement nigérian avait fait face à des manifestations de  masse contre la hausse du coût de la vie à la suite de réformes mises en place par le gouvernement sur fond de crise économique traversée par le pays. Les participants aux manifestations avaient notamment demandé au président de revenir sur certaines de ces réformes, notamment la suspension de la subvention aux carburants.