Afrique

Libye : négociations sous l’égide de la Manul pour résoudre la crise de la Banque centrale

L'ONU a tenu des négociations pour résoudre la crise de la Banque centrale de Libye. L'impasse a été déclenchée lorsque les autorités de l’Ouest ont décidé le 26 août d'évincer le gouverneur Sadik Al Kebir, ce qui a conduit le gouvernement de l’Est à arrêter toute production pétrolière.

La Mission d'appui de l'ONU en Libye (Manul) a déclaré avoir tenu des discussions à Tripoli le 2 septembre afin d'aider à résoudre le conflit autour de la Banque centrale (BCL), qui a conduit à la suspension de la production pétrolière dans le pays, ont rapporté des agences de presse internationales citant un communiqué de la Manul.

Des représentants du gouvernement de l’Ouest, d'une part, et des délégués des autorités rivales de l’Est, d'autre part, ont participé aux pourparlers organisés par la Manul et qui ont duré «du matin jusque tard dans la nuit», indique le communiqué. La mission a indiqué que les consultations s'étaient conclues dans une «atmosphère de compréhension mutuelle significative». Les deux parties auraient convenu de soumettre un projet d'accord pour examen ce 3 septembre.

Le 26 août, le gouvernement de l’Ouest, dirigé à Tripoli par Abdelhamid Dbeibah et soutenu par l’Occident, avait pris en effet la décision de remplacer le gouverneur de la Banque centrale, Sadik Al Kebir, en poste depuis 2011, et accusé d’un rapprochement avec les autorités de l’Est menées par le maréchal Khalifa Haftar.

Ce coup de force tenté par Tripoli avait été rejeté dans la foulée par les autorités de l’Est, où se trouvent la plupart des champs pétrolifères, et qui ont menacé de les fermer tous.

Une institution vitale

Le 27 août, la Manul avait appelé les acteurs politiques rivaux en Libye à une réunion «urgente» pour désamorcer la crise autour de la Banque centrale et le blocus de la production et des exportations de pétrole.

Exprimant sa «profonde préoccupation», la mission avait alors qualifié de «décisions unilatérales», aussi bien le remplacement du gouverneur Seddik Al Kebir par le camp Dbeibah que la fermeture «jusqu'à nouvel ordre» par le camp Haftar des gisements et terminaux pétroliers, principalement basés dans l'Est et le Sud, qu'il contrôle.

Résoudre la crise de la BCL «est une nécessité urgente», avait souligné la Manul, mettant en garde contre un risque d'«effondrement financier et économique du pays».

En effet, la Libye tire quasiment la totalité de ses ressources de l'exploitation du pétrole, et la Banque centrale libyenne est le seul dépositaire légal des revenus pétroliers libyens. Si la crise continuait, l'économie et le commerce international du pays pourraient être gelés, les transferts entre banques et les lettres de crédit nécessaires aux importations étant menacés.

Par ailleurs, l’institution verse les salaires dans tout le pays. Des perturbations dans son fonctionnement pourraient entraîner un mécontentement massif parmi les citoyens libyens, ainsi que des tensions politiques.