«Les enquêtes ont permis d'identifier un mercenaire étranger, Andrew Wynne (également connu sous le nom d'Andrew Povich ou Drew Povey), de nationalité britannique.»
Le responsable de la communication de la police nationale, Prince Olumuyiwa Adejobi, s’est adressé à la presse le 2 septembre, mettant en cause ce ressortissant britannique qui «a fui le pays» ainsi qu'un nigérian, Lucky Ehis Obiyan, présumé «coordinateur» local, également activement recherché par les autorités nigérianes.
Une prime de 10 millions de nairas (environ 5 500 euros) a été annoncée par la police pour l'arrestation de chacun d'entre eux.
Les dix autres suspects, appréhendés, «ont été traduits devant un tribunal compétent aujourd'hui [...] pour association de malfaiteurs, financement du terrorisme, subversion, crime de trahison et cybercriminalité», a précisé Prince Olumuyiwa Adejobi.
Au cours des mois de juillet et d’août, la capitale du Nigeria, Abuja, a connu une série d’émeutes qui visaient, selon les pouvoirs publics, à provoquer un coup d’État contre le président Bola Ahmed Tinubu.
Un «réseau de cellules dormantes»
En outre, le responsable de la communication de la police nigériane a déclaré qu'Andrew Wynne avait créé «un réseau de cellules dormantes pour provoquer le chaos et renverser le gouvernement».
Celui-ci aurait loué des locaux dans l’immeuble de Labour House à Abuja pour installer une librairie, «Iva Valley Bookshop», ainsi que les «écoles STARS of Nations comme couverture pour ses activités subversives», a encore détaillé le responsable.
«Des preuves documentaires et des aveux ont révélé qu’Andrew Wynne a émis des directives, surveillé les progrès et fourni des conseils financiers et opérationnels pour parvenir à un changement de régime inconstitutionnel au Nigeria», a ajouté le porte-parole de la police nigériane.
Via ces établissements, Andrew Wynne aurait «distribué plusieurs milliards de nairas à ses collaborateurs nigérians, les exhortant à mobiliser la population pour prendre violemment d’assaut les locaux de la police et les casernes militaires».
Des accusés en fuite, selon la police, et des jeunes en procès
Affirmant qu'Andrew Wynne et Lucky Ehis Obiyan avaient fui le pays dès l’ouverture de l’enquête, le chef de la police a déclaré qu’une «traque mondiale» avait été lancée.
Dans un communiqué intitulé «Protester n’est pas une trahison», repris depuis le 2 septembre par les médias nigérians, Andrew Wynne affirme que les manifestations ont fait peur au gouvernement, l'accusant de s'être «tourné vers la répression plutôt que de répondre aux revendications du peuple».
Le Britannique, qui assure ne pas avoir quitté le pays, affirme «que peut-être 40 personnes ont été assassinées par la police» et que des «milliers d'autres» auraient été arrêtées.
Dix autres personnes ont été inculpées, une femme et neuf hommes, essentiellement des jeunes pour leur implication présumée dans le «complot visant à renverser le gouvernement». Ces citoyens seront jugés le 11 septembre pour complot criminel, financement du terrorisme, crime de trahison, subversion et cybercriminalité.
Du 1er juillet et 10 août, des émeutes ont eu lieu dans la capitale nigériane et plusieurs villes du pays, nécessitant une intervention de l’armée. Le président Bola Ahmed Tinubu a évoqué le 4 août des troubles ayant «causé des souffrances et des pertes inimaginables».
Il a par ailleurs ordonné la suspension des droits de douane sur les produits alimentaires essentiels et les fournitures médicales pour les six prochains mois et annoncé la dépense de plusieurs milliards de nairas pour acheter des tracteurs et du matériel aux États-Unis, au Brésil et en Biélorussie.