La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) a fermement condamné le 5 août les récentes attaques contre les forces armées maliennes dans le nord du pays en réaffirmant sa solidarité avec tout le peuple malien. Elle a exprimé sa désapprobation face aux ingérences extérieures dans ce conflit.
Dans son communiqué, la Commission de la Cédéao a exprimé «sa ferme désapprobation et sa ferme condamnation de toute ingérence étrangère dans la région pouvant constituer une menace à la paix et à la sécurité en Afrique de l’Ouest».
L’institution ouest-africaine, qui a présenté ses condoléances au peuple malien, a également désapprouvé «toute tentative visant à entraîner la région dans les affrontements géopolitiques actuels», faisant référence aux attaques meurtrières survenues au nord du Mali fin juillet, marquées par la présence de soldats ukrainiens aux côtés des terroristes et le soutien d’officiels ukrainiens.
Cette condamnation de la Cédéao intervient au moment où Bamako a annoncé la «rupture avec effet immédiat» de ses relations diplomatiques avec Kiev, fustigeant son soutien au terrorisme sur son sol.
Divorce diplomatique avec Kiev
Un groupe d’assaut des forces de sécurité maliennes, accompagnées de sous-traitants russes du groupe Wagner, a été pris, le 27 juillet dernier, en embuscade par des insurgés touaregs à proximité de Tin Zaouatine, près de la frontière algérienne. Les rebelles du nord du Mali ont revendiqué avoir fait des dizaines de victimes, tuées et blessées lors d'affrontement avec le groupe paramilitaire russe et les forces armées maliennes.
Au lendemain de l'annonce par Wagner de la perte de plusieurs hommes, le porte-parole du service de renseignement militaire ukrainien (GUR), Andriï Ioussov, avait déclaré le 29 juillet à la télévision ukrainienne que ses agents avaient aidé les rebelles en leur fournissant «les informations nécessaires, et pas seulement celles qui ont permis une opération militaire réussie contre les criminels de guerre russes». Et celui-ci de jurer que «d’autres» étaient «à venir».
Déclarations qui n'ont pas empêché la diplomatie ukrainienne de regretter la décision des autorités maliennes, «sans procéder à un examen approfondi des faits et circonstances de l'incident survenu dans le nord du Mali»
Le Mali s’est déclaré choqué par l’implication de l’Ukraine dans «une attaque lâche, perfide et barbare». L’exécutif du pays a également fustigé un soutien «au terrorisme international, notamment au Mali».
Le Burkina Faso, le Mali et le Niger ne font plus partie de la Cédéao depuis le 28 janvier dernier, estimant que l’institution ouest-africaine est manipulée par des puissances occidentales, qui n'ont apporté aucun soutien dans la lutte contre le terrorisme.