Afrique

Le président kényan soutient la candidature de son opposant à la présidence de l'Union africaine

Alors que des manifestations ont lieu dans le pays depuis plus d'un mois, le président William Ruto a décidé de soutenir son rival Raila Odinga pour l'élection à la présidence de l'Union africaine. Pour apaiser la situation interne, le président kényan a également fait entrer plusieurs membres de l'opposition dans son gouvernement

Pour tenter d'enterrer la hache de guerre avec l'opposition, le président du Kenya William Ruto a annoncé le 29 juillet soutenir la candidature de Raila Odinga à la tête de l'Union africaine. L'élection doit avoir lieu en février prochain.

«La remarquable vie et la carrière exemplaire de l’honorable Raila Odinga font de lui la personne idéale pour prendre la tête de la Commission de l’Union Africaine», a annoncé la présidence kényane dans un communiqué. 

William Ruto tend la main à l'opposition

De surcroît, le 24 juillet dernier, William Ruto avait décidé de faire entrer quatre figures de l’opposition pour tenter d'apaiser la situation au Kenya après plus d'un mois de manifestations meurtrières. En effet, quatre personnalités du Mouvement démocratique orange (ODM), le parti de l’opposant historique Raila Odinga font maintenant partie du gouvernement. Il s'agit de John Mbadi qui obtient le ministère des Finances, de James Opiyo Wandayi qui obtient celui de l'Energie et du Pétrole, de Hassan Ali Joho qui hérite du portefeuille des Mines et Economie de la mer et enfin de Wycliffe Oparanya  au développement des coopératives et des PME.

«Je félicite les dirigeants des diverses organisations, tant dans les secteurs public que privé, y compris les partis politiques, pour leur réponse encourageante à ma démarche de consultation sur la formation d’un gouvernement élargi», a déclaré William Ruto. «Leur volonté de mettre de côté les positions et les intérêts partisans afin de rejoindre un partenariat visionnaire pour la transformation radicale du Kenya est un témoignage historique de leur patriotisme», a-t-il souligné. 

Face aux vives contestations concernant un projet de loi de finances et sur des hausses d'impôts, le président William Ruto avait décidé de limoger son gouvernement et de mettre fin à son projet de réformes économiques. Il entendait mettre un terme à la grogne populaire et mettre en place un «gouvernement élargi».

Les manifestations avaient débuté le 25 juin dernier. Les protestataires avaient même pris d'assaut le Parlement à Nairobi. Depuis le début du mouvement de contestations, au moins 50 personnes ont été tuées, selon la Commission nationale des droits humains du Kenya (KNCHR). Les protestations ont toujours lieu dans plusieurs villes du pays pour demander la démission du président Ruto.