Afrique

La Cédéao lève des sanctions contre la Guinée et le Mali

La Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest a annoncé le 25 février dans un communiqué lever les sanctions financières contre la Guinée ainsi que des restrictions contre le Mali, après avoir annoncé la veille la levée d'une grande partie des sanctions contre le Niger. Le Burkina Faso n'est pas encore concerné.

Dans un communiqué publié le 25 février, la Communauté des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) a déclaré «lever les sanctions financières et économiques à l'encontre de la République de Guinée» et «lever les restrictions sur le recrutement des citoyens de la République du Mali pour des postes au sein des institutions de la Cédéao».

Le Burkina Faso, qui fait partie des quatre États dirigés par des militaires depuis 2020, lui aussi soumis à des sanctions de la Cédéao, n'est pas mentionné dans le communiqué final de l'organisation régionale.

La Cédéao avait convoqué le 24 février un nouveau sommet extraordinaire afin de discuter de «la politique, la paix et la sécurité dans la République du Niger», ainsi que des «récents développements dans la région».

La levée de sanctions contre la Guinée et le Mali n'avaient pas été précisée lors de l'allocution finale d'Omar Alieu Touray, le président de la commission de la Cédéao, le 24 février en fin de journée.

En Guinée, la Cédéao avait interdit les transactions financières avec ses institutions membres un an après l'arrivée au pouvoir du colonel Mamadi Doumbouya, qui a renversé le président Alpha Condé en septembre 2021. Le 19 février, le chef des militaires a annoncé par décret la dissolution du gouvernement en fonction depuis juillet 2022.

Au Mali, un pays qui a connu deux coups d'État en 2020 et 2021, le bloc régional avait imposé des sanctions économiques et financières qu'il avait levées en juillet 2022, quand les militaires au pouvoir ont annoncé leur calendrier de transition. 

Les principales sanctions contre le Niger levées

La Cédéao «a décidé de lever avec effet immédiat» les plus lourdes sanctions imposées au Niger depuis la prise du pouvoir à Niamey d'un régime militaire qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum en juillet, a annoncé Omar Alieu Touray le 24 février dans l’après-midi.

Les frontières et l'espace aérien nigérien seront rouverts, les transactions financières entre les pays de la Cédéao et le Niger de nouveau autorisées, et les avoirs de l'État nigérien dégelés, «pour des raisons humanitaires», a-t-il déclaré. Les dirigeants militaires à Niamey sont également autorisés à voyager à nouveau.

«Des sanctions individuelles et politiques restent en place», a-t-il ajouté, sans donner plus de précisions.

Ces décisions marquent un pas de la Cédéao vers la reprise du dialogue avec les trois gouvernements militaires, alors que le Niger, le Mali et le Burkina Faso, qui ont notamment tourné le dos à la France et se sont rapprochés de la Russie, ont annoncé en janvier leur intention de quitter l'organisation. 

Les trois pays se sont regroupés au sein d'une Alliance des États du Sahel (AES).