La diplomatie russe a évoqué avec les autorités burkinabés «le projet de construction d'une ligne de chemin de fer entre Ouagadougou et Accra», a confié à RT en français l’ambassadeur russe au Burkina Faso Alexeï Saltykov.
«Ces rencontres étaient organisées à la suite de la lettre que nous avons reçue de la direction de RJD, la Compagnie des chemins de fer de Russie», a-t-il expliqué. RJD souhaitait en effet connaître les besoins du Burkina, les modalités d’exploitation et les moyens de financement du projet. «Ils nous ont promis de travailler dans les meilleurs délais et de répondre aux questions qui leur ont été posées», a rapporté le diplomate.
Les travaux de construction du chemin de fer entre le Burkina Faso et le Ghana avaient été annoncés en mars 2021, et devaient être lancés début 2022. Mais dès le mois d'avril, la presse locale indiquait que le projet était «en stand-by». La prise de pouvoir par les militaires à l’automne 2022 a ouvert une nouvelle phase dans le pays.
17 millions de tonnes de fret par an
Le projet ferroviaire était initialement ambitieux. Son but était de faciliter, chaque année, le transport de 2 à 3 millions de passagers et jusqu’à 17 millions de tonnes de fret, selon le gouvernement de l’époque, qui évaluait le projet à 4,7 milliards d’euros. La ligne prévue initialement devait être longue de 1 102 km (320 km au Burkina et 782 km au Ghana).
«Je pense que c'est une des voies principales du pays, qui est enclavé avec l'océan Atlantique. C'est pourquoi les dirigeants burkinabés ont besoin de développer cet axe», a poursuivi Saltykov. En effet, le Burkina ne bénéficie à l’heure actuelle que d’une seule ligne ferroviaire, reliant Ouagadougou à Abidjan en Côte d’Ivoire. «Ce chemin de fer va alléger certainement le trafic automobile qui est très chargé ces derniers temps», a encore rapporté l'ambassadeur.
Et celui-ci de conclure : «nous allons continuer à travailler ensemble pour évaluer les possibilités de parvenir à un contrat».
La Russie a rouvert en décembre 2023 son ambassade au Burkina Faso, qu'elle avait fermée en 1992, poursuivant ainsi un rapprochement avec ce pays sahélien qui cherche à diversifier ses partenaires depuis sa rupture avec la France.