La troïka n’est pas intéressée par le conclusion d'un accord avec Athènes, a déclaré l’eurodéputé irlandais Paul Murphy dans une interview accordée à RT. Les créanciers veulent un gouvernement plus souple qui pourrait leur concéder, estime-t-il.
Les créanciers internationaux ne veulent pas se mettre d’accord sur la Grèce, a expliqué l’eurodéputé irlandais Paul Murphy dans une déclaration révélatrice. D’après lui, l'objectif des créanciers est de changer le régime en Grèce. «C'est devenu clair après la récente réaction de Merkel à la lettre de Tsipras», explique l’homme politique. Les créanciers ne sont pas intéressés à traiter avec le gouvernement élu grec. Ils veulent un autre gouvernement, «un gouvernement plus souple», estime Paul Murphy.
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L’eurodéputé accuse les créanciers, soit la troïka, d’imposer des mesures d’austérité à la Grèce à tout prix. «Depuis l’élection de Syriza, l’objectif des créanciers était d’empêcher à tout prix le gouvernement grec élu de réussir à alléger les mesures d’austérité», dit-il. D’après ses dires, le but de la troïka était aussi d’humilier le peuple grec afin de faire passer un message aux peuple Irlandais, Espagnol, Portugais et ailleurs eu Europe : «Ne résistez à pas à l’austérité !».
Ce que les créanciers offrent à Athènes, Paul Murphy qualifie d’«offre de servitude». «Leur offre se repose sur la base du principe «à prendre ou à laisser», explique l’homme politique. «Si le peuple grec l’acceptait, l’économie grecque se plongerait plus dans la crise, et la catastrophe humanitaire s’aggraverait», prédit Paul Murphy. Il loue les Grecs de l’avoir rejeté. «Il est essentiel que le peuple grec a refusé d’être malmené par la terreur financière de la Banque centrale européenne. Il a dit non dimanche. Il a dit non pour nous tous européens qui rejetons la logique d’austérité».
#Greferendum goes ahead on Sunday. Now, major mobilisation needed across Europe and Greece to win the #Oxi for all of us.
— Paul Murphy (@paulmurphyAAA) 1 Juillet 2015
Paul Murphy justifie la Grèce. «Il est complètement injuste de blâmer Athènes pour la crise. Ce n’est pas la responsabilité du gouvernement grec», pense –t-il. L’eurodéputé donne deux raisons qui sont à l’origine de la crise actuelle. Premièrement, c’est le résultat des mesures d’austérité des gouvernements précédents qui ont été imposées par la troïka. Elles ont entraîné une catastrophe en Grèce : le PIB a chuté de 25%, un tiers du peuple est au chômage, le taux de chômage des jeunes s’élève à 60%, le pays connaît une crise de pauvreté, une hausse fulgurante du nombre de sans-abris, de suicides, explique Paul Murphy. Deuxièmement, c’est le résultat des décisions prises par les institutions européennes, notamment la BCE, ayant pour but d’intimider les gens, conclut l’homme politique irlandais.
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