Europe vs. Grèce : Tsipras sous le feu croisé des responsables européens
A l’approche du référendum sur les mesures d’austérité réclamées par les créanciers, le Premier ministre Alexis Tsipras et son parti subissent de plus en plus de pressions de la part des dirigeants de l’UE.
Le ministre allemand des Finances Wolfgang Schauble a estimé que le gouvernement grec actuel n’est pas assez fiable pour discuter d’un nouveau plan de sauvetage.
«Le nouveau gouvernement à Athènes a complétement détruit la confiance de ses partenaires européens. Avant le mois de novembre, la Grèce était sur le chemin vers une sortie de la crise. Ce n’est plus le cas désormais. Je ne sais pas quoi faire avec la Grèce».
Le président du Parlement européen Martin Schulz a estimé que les autorités grecques ont fait preuve d’incapacité à s'en tenir aux accords antérieurement conclus avec les leaders internationaux. En parlant du Premier ministre Alexis Tsipras en particulier, Schulz a qualifié la conduite de ce dernier de «dangereuse et irresponsable».
«Nous sommes prêts à aider le peuple grec, mais ne souhaitons en aucun cas aider le gouvernement grec».
«La Grèce a décidé d'interrompre les négociations qui étaient en cours depuis des semaines, [...] je regrette ce choix car nous étions tout près d'un accord».
François Hollande a commenté ainsi la décision d’Athènes de refuser les propositions des créanciers vendredi dernier. Le dirigeant français a néanmoins tenu à laisser une porte ouverte au gouvernement d'Alexis Tsipras. «La France est disponible, toujours disponible pour qu'aujourd'hui, le dialogue puisse reprendre, qu'il puisse reprendre aujourd'hui, qu'il puisse reprendre demain».
La Grèce doit poursuivre les réformes plus activement avant que ses créanciers puissent considérer l’allégement de sa dette, selon la présidente du Fonds monétaire international Christine Lagarde citée par Reuters.
«Dans la situation actuelle, je ne doute pas qu’il serait plus préférable de voir l’avancée vers les réformes pour que l’autre partie puisse également faire des concessions».
Le gouvernement grec a suspendu de fait l’appartenance de la Grèce à la zone euro, a estimé mercredi le leader «Les Républicains» Nicolas Sarkozy.
«Jusqu’à l’arrivée de M. Tsipras, nous avions des gouvernements grecs qui coopéraient plus ou moins efficacement avec leurs partenaires européens. Depuis, nous avons un gouvernement grec qui refuse toute attitude raisonnable».
«Les conditions du référendum grec ne correspondent pas aux standards internationaux».
«Le vote a été annoncé si brusquement que c’est déjà un problème en soi», a déclaré le Secrétaire général du Conseil Thorbjorn Jagland. «S’ajoute encore le fait que les questions posées au peuple ne sont pas très claires», a-t-il noté.
Le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy a estimé mardi que la victoire du «oui» au référendum serait bon pour la Grèce car il permettrait à ses créanciers de négocier avec un nouveau gouvernement.
«Si le référendum a lieu et que (le Premier ministre grec Alexis) Tsipras perd le référendum, ce sera une bonne chose pour la Grèce car les Grecs auront dit oui, nous voulons rester dans l'euro, et on pourra négocier avec un autre gouvernement».
Un «non» au référendum prévu dimanche en Grèce sur les propositions des créanciers serait «un non à l'Europe», a averti lundi le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, appelant à voter «oui» et critiquant très vivement le gouvernement de gauche radicale d'Alexis Tsipras.
«Je demanderai aux Grecs de voter «oui», indépendamment de la question qui leur est posée», a-t-il dit, ajoutant qu'il fallait voter «oui» car que les Grecs fiers d'eux-mêmes et de leur pays doivent dire «oui» à l'Europe».