«Reuters a menti» : un témoin du crash du vol MH-17 déclare que ses mots ont été falsifiés (VIDEO)
Reuters aurait falsifié les propos d’un habitant de la région de Lougansk au sujet du crash du MH-17 en évoquant un missile anti-aérien tiré du territoire des milices. En fait, la personne aurait mis en cause l’armée ukrainienne dans son récit.
Dans son rapport de mars sur le crash du vol MH-17, Reuters a parlé avec Pyotr Fedotov, un habitant de 58 ans du village Chervonniy Zhovten dans la région de Lougansk à l’est de l’Ukraine.
«Dans une interview pour Reuters, Fedotov, le témoin qui a décrit la trajectoire du missile, a d’abord dit que le missile a été lancé depuis un territoire contrôlé par l’armée ukrainienne. Ensuite, hors caméra, il a dit qu’il a été lancé du territoire voisin contrôlé par les rebelles. Quand on lui a demandé il avait d’abord dit le contraire, il a répondu qu’il avait peur de rebelles», lit-on dans le reportage de Reuters.
RT est allé à la rencontre de Pyotr Fedotov et a appris que le correspondant de Reuters Anton Zverev avait été pour le moins inexact dans la transcription de l’interview.
«Quand nous avons parlé du Boeing devant les caméras, j’ai tout expliqué comme je l’avais vu. Les choses que j’aurais dites hors caméra ont été inventées par le journaliste. C’est un mensonge. A aucun moment, nous n’avons discuté du Boeing hors caméra», a annoncé Fedotov à RT.
Il a ajouté que le journaliste de Reuters l’a contacté après l’interview, mais ne lui a jamais présenté un brouillon de l’article. Zverev, à plusieurs reprises, lui a demandé s’il avait été inquiété à cause de son récit.
«Le journaliste m’a téléphoné et m’a demandé si j’avais des problèmes. J’étais vraiment étonné. Pourquoi je devais avoir des problèmes, si j’ai dit la vérité ? Et ensuite mes amis m’ont rapporté que j’ai dit des choses différentes devant les caméras et en privé. A ce moment, j’ai compris pourquoi il voulait savoir si j’avais eu des problèmes», a expliqué le témoin.
«Soit ce journaliste est fantaisiste, soit il a fait ça par opportunisme», a-t-il ajouté.
Reuters n’a pas répondu à la demande de RT de commenter la controverse, aucune transcription exacte de l’interview avec Fedotov n’a été publiée depuis la sortie de cet article.
Le vol MH-17 effectuant la liaison Amsterdam-Kuala Lumpur a été abattu au-dessus de l’est ukrainien le 17 juillet 2014. Toutes les personnes se trouvant à bord, soit 283 passagers et 15 membres d’équipage, ont péri dans la catastrophe. L’Ukraine et ses soutiens occidentaux, malgré l’absence de preuves, ont immédiatement accusé les milices populaires et la Russie d’avoir abattu l’appareil.
Les Pays-Bas mènent une enquête sur le crash. Le rapport préliminaire publié en septembre 2014 n’a fait plus que confirmer que l’avion avait été détruit en l’air par un grand nombre de projectiles à haute charge énergétique, donnant libre cours aux spéculations sur le type de missile employé ?
La Russie a appelé à ne pas faire des conclusions hâtives et a publié des données radar suggérant d’autres possibilités, dont celle d’une attaque par un avion de combat ukrainien.
Auparavant, les médias ukrainiens ont faussement affirmé que les enquêteurs hollandais avaient mis en cause un missile anti-aérien russe Bouk lancé par les milices dans l’affaire du vol MH-17, citant un article néerlandais qui relayait la théorie populaire sans la confirmer. Les enquêteurs néerlandais ont ensuite confirmé à RT qu’aucune conclusion sur la provenance du missile n’avait été faite.