Chamailleries chez Daesh : un combattant britannique outré de l'impolitesse de ses frères d'armes
Un militant britannique de Daesh a dénoncé sur son blog les manières des autres combattants. Si les exécutions et la torture ne le gènent pas, il s'agace de voir ces «Arabes impolis» voler ses chaussures, manger salement et ne pas faire la queue.
«Manners maketh man» : si vous étiez vous même britanniques, élevés dans la politesse, la tradition et le respect de l'heure du thé, cette expression, qui signifie «les bonnes manières font l'homme» serait votre leitmotiv. C'est le cas d'Omar Hussain, un djihadiste du groupe État Islamique (EI), qui, depuis les lignes de fronts syriennes, dénonce sur son blog le manque de politesse de ses compagnons d'armes.
«Les Arabes et les non-Arabes sont unis dans le même combat», explique le gentleman, qui se désole toutefois que «l'unification des tribus et des cultures va créer des tensions […] les Arabes ont une culture unique, qui diffère beaucoup du style de vie occidental». Ce sont ces chocs culturels que notre héros de la guerre sainte a du mal à accepter. Si les Anglais connaissent la patience nécessaire lorsqu'on fait la queue, «il n'y a pas de files d'attente ici», s'insurge-t-il. «On peut attendre pendant une demi-heure, et puis un Arabe va venir, vous pousser et passer devant tout le monde». My Gosh !
Very British problems: http://t.co/5h41BjbY6P#ISISpic.twitter.com/2NMDvM2hZS
— Triska Hamid (@Triska) 16 Septembre 2015
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Un britannique bien éduqué sait garder son sang froid, James Bond en est témoin. Mais lorsqu'il s'agit du «comportement à table», il faut savoir raison garder. La victime raconte que lorsque c'est son tour de servir le souper, il est «pris d'assaut par tout le monde dans la pièce», une calamité qui le pousse à adopter des mesures draconiennes : «j'ai décidé en conséquence de refuser de servir qui que ce soit avant que chacun soit assis», précise celui qui s'attriste de «traiter [les autres combattants] comme des élèves d'école primaire».
When you run off to join ISIS and find out that it's just not British http://t.co/pfQrX84e0dpic.twitter.com/2sP9sQFKBe
— Alistair Coleman (@scaryduck) 16 Septembre 2015
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Last but not least, Hussain a failli perdre son tempérament en voyant ce que ses frères d'armes faisaient de ses effets personnels. Ses chaussures pour commencer : «en Occident, il est normal pour chacun de sortir d'une pièce en portant les mêmes chaussures qu'en y entrant», indique-t-il judicieusement. «Mais dans le djihad, nos frères syriens... Pensent que tout le monde partage ses chaussures avec tout le monde», s'attriste-t-il. «Parfois, en sortant d'un bâtiment, vous voyez quelqu'un d'autres porter vos chaussures. Cela peut-être irritant». Son téléphone ensuite, objet ô combien personnel. Omar Hussain se déclare piqué au vif lorsqu'un Arabe «débranche [son] téléphone pour mettre le sien à recharger» et d'un point du vue général lorsque quelqu'un «fouille dans [ses] affaires sans [sa] permission».
Ex-Morrisons woker Omar Hussain on his life as an ISIS jihadi via http://t.co/IfA3QE3WfThttp://t.co/sqeQi3o1Aqpic.twitter.com/tZsDN2ryGJ
— Jamshed Ali (@jimi1010ali) 20 Mars 2015
Pour ce gentleman-terroriste, qui avait menacé de «bombarder le Royaume-Uni», la vie n'est pas aussi simple qu'au cottage, sur la ligne de front syrienne. Si les exécutions, les attentats et les décapitations ne lui font pas peur, le pauvre se retrouve débordé par «l'impolitesse enfantine et le manque de manière». Poor lad.
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