Rejeté par sa fiancée avant leur mariage, un Allemand rejoint Daesh
Un jeune Allemand, jugé pour avoir rejoint Daesh, a avoué à la barre qu’il avait épousé la cause terroriste par dépit après l’annulation de son mariage par sa fiancée, mais qu’il aurait également pu rejoindre les Hell’s Angels s’il l’avait
«Une humiliation». C’est la raison principale qu’avance Ebrahim B, un Allemand d’origine tunisienne âgé de 26, pour expliquer sa décision de quitter l’Allemagne au mois d’août dernier et de rallier, en Syrie, l’organisation terroriste Daesh. D’après l’ex-apprenti terroriste malchanceux, il a éprouvé une telle colère après l’annulation de son mariage par la famille de sa fiancée qu’il lui fallait un exutoire pour surmonter cette crise personnelle, quel qu’il soit.
«Si une bande des motards m’avait recruté à ce moment-là et que j’avais dû me rendre aux Etats-Unis rejoindre les Hell’s Angels, j’y serais allé», a-t-il reconnu devant le Cour. Au lieu de cela, il a été «escroqué» par Daesh qui lui avait promis quatre femmes et une voiture de valeur.
En effet, comme il l’a raconté depuis sa cellule en Allemagne peu avant l’ouverture de son procès, la réalité s’est révélée bien différente. Ebrahim B a d’abord été pris pour un espion allemand par les terroristes, il s’est ainsi retrouvé dans la cellule maculée de sang d’un «centre d’exécution» de Daesh en Syrie. Un jour, il a entendu l’un des prisonniers se faire décapité, avant que ses bourreaux ne jettent son corps à côté de lui, en prenant soin de déposer la tête sur le torse du cadavre, la marque de fabrique de l’organisation terroriste. Comme Ebrahim B, il était accusé d’être un espion.
#IslamicState has nothing to do with #Islam says escaped #ISIS recruit - #Dawlahhttp://t.co/mtkDedGRQ5#IS#ISIL#Daesh#Iraq#Syria
— Rafaqat Khan (@therealrafaqat) 4 Août 2015
Ebrahim B est parvenu à s’échapper en ramenant en Turquie un combattant blessé pour qu’il puisse y être soigné. Il s’est ensuite rendu de lui-même aux autorités allemandes, affirmant qu’à l’époque, c’est Yassin Ousaiffi, recruteur de l’organisation terroriste à la mosquée Ditib de Wolfsburg, qui l’avait convaincu de s’enrôler, ainsi qu’un grand nombre d’«étrangers» qui aujourd’hui ne cherchent plus qu’à fuir les règles tyranniques de Daesh.
Selon les données des Nations unies, près de 22 000 étrangers combattent aujourd’hui en Syrie et en Irak, pays dont Daesh contrôle une grande partie du territoire. L’organisation terroriste a déjà décapité 143 personnes qui auraient été attiré par de fausses promesses de salaires élevés, de mariage et d’obtention de postes à responsabilités.
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