Macron sifflé sur les Champs-Elysées : Salvini se dit «désolé» mais ironise (VIDEO)
Nouvelle passe d'armes de basse intensité entre Matteo Salvini et le gouvernement français : le ministre italien de l'Intérieur n'a visiblement pas digéré la position française dans l'affaire du Sea-Watch 3 et s'en fendu d'un tweet ironique.
«Macron sifflé à Paris pendant la fête nationale de la prise de la Bastille. Vraiment désolé. Mais l'important est de récompenser Carola et de m'attaquer, moi et les Italiens...», a tweeté Matteo Salvini, ministre de l'Intérieur transalpin, le 14 juillet après que des huées et des sifflets ont été entendus au passage du président de la République française lors de la traditionnelle remontée de l'avenue des Champs-Elysées au côté du chef d'état-major des armées. L'homme fort de Rome a posté une vidéo à l'appui de ses propos.
#Macron fischiato a Parigi durante la festa nazionale per la presa della Bastiglia.
— Matteo Salvini (@matteosalvinimi) 14 juillet 2019
Come mi dispiace.
Ma l’importante è premiare Carola e attaccare me e gli Italiani... pic.twitter.com/v4PTmz4HLU
Matteo Salvini n'a visiblement pas digéré la position de la France dans l'affaire du Sea-Watch 3 à laquelle il fait ici allusion en évoquant la capitaine du navire, Carola Rackete. Cette dernière a été arrêtée à la fin du mois de juin pour avoir accosté de force à Lampedusa, en Italie, dans le but de faire débarquer 41 migrants qui se trouvaient sur son navire depuis plus de deux semaines. Elle a ensuite été relâchée par les autorités italiennes.
Depuis cet affrontement politique, la ville de Paris a annoncé qu'elle allait honorer les deux capitaines du bateau en leur remettant la médaille Grand Vermeil : «Des associations comme SOS Méditerranée et Sea-Watch nous honorent et nous obligent face à l'inertie des gouvernements européens», a déclaré l'adjoint d'Anne Hidalgo chargé des Relations internationales, Patrick Klugman. Il a précisé : «Carola Rackete et Pia Klemp sont les emblèmes de ce combat, porteuses des valeurs européennes auxquelles la Ville de Paris appelle une nouvelle fois notre continent à rester fidèle.
Le 30 juin, Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement français, interrogée sur la question des migrants en méditerranée et notamment sur l'affaire du Sea-Watch, avait déploré sur LCI «une stratégie d'hystérisation» mise en place selon elle par les autorités italiennes. Dans la même veine, elle avait accusé Matteo Salvini de verser dans l'«instrumentalisation» politique de cette question. Sibeth Ndiaye avait en outre affirmé que, depuis le début de la crise migratoire, l’Italie avait bénéficié d’environ «un milliard d’euros d’aide de l’Union européenne». Et de poursuivre : «Donc là où monsieur Salvini instrumentalise politiquement des trajectoires et des faits qui sont douloureux en expliquant que la France et l'Union européenne ne sont pas solidaires, moi je lui réponds par des chiffres.»
Salve à laquelle l'intéressé a prévenu sur Twitter : «Vu que le gouvernement français est si généreux, au moins en paroles, avec les immigrés, nous enverrons les éventuels prochains bateaux vers Marseille.»
Le président français a néanmoins trouvé un soutien international après avoir été sifflé sur les Champs-Elysées, en la personne de son homologue serbe, Aleksandar Vucic. Celui-ci, à l'occasion d'une conférence de presse commune avec Emmanuel Macron, en visite officielle à Belgrade, a évoqué la mésaventure du président français sur le ton de l'humour, répondant à une question d'une journaliste de TF1. Le chef d'Etat a ainsi fait référence à des manifestants qui l'attendaient dans une «petite tente» devant la présidence serbe afin de le siffler, «chaque matin». Or, a-t-il fait valoir, cela ne l'empêchait pas de sortir victorieux des urnes : «Les sifflements, c'est pas très important.»
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