Gilets jaunes et médias mainstream : «Le droit à la parole confisqué» ? (ENTRETIEN)
Eric Verhaeghe, essayiste, fondateur du site d'information sociale Tripalio, s'est exprimé sur le plateau de RT France sur le rapport entre les médias et le mouvement des Gilets jaunes, qui fêtait son premier anniversaire ce week-end.
Ce 17 novembre, à l'occasion du premier anniversaire de la naissance du mouvement des Gilets jaunes, l'essayiste et fondateur du site d'information sociale Tripalio, Eric Verhaeghe, était invité à s'exprimer sur le plateau de RT France. Il est notamment revenu sur le rapport de défiance qui s'est installé au fil des semaines de mobilisation, entre les médias mainstream et les manifestants.
Il y a encore l'idée chez les Gilets jaunes qu'il y a deux France : la France des médias parisiens, des médias contrôlés et l'autre France qui ne trouve pas sa voix
Déplorant le fait que «les grands groupes [français] [...] subventionnés par l'Etat et les groupes d'Etat», aient diffusé une information «très peu nuancée» sur le mouvement des Gilets jaunes, Eric Verhaeghe relève : «Il a fallu plusieurs jours avant que les médias [donnent] la parole [aux Gilets jaunes] et ils l'ont donnée dans des conditions souvent très restrictives». Parallèlement, pour l'essayiste, «il y a encore l'idée chez les Gilets jaunes qu'il y a deux France : la France des médias parisiens, des médias "contrôlés" et l'autre France qui ne trouve pas sa voix, [à laquelle] on confisque le droit de parole. Incontestablement, cette dynamique a nourri la colère des Gilets jaunes. Elle est au cœur même de la violence parfois dans les rues».
Eric Verhaeghe a par ailleurs évoqué l'encadrement sécuritaire des manifestations. Il a notamment estimé que la police était «en train de se couper de ses racines populaires» par sa gestion des manifestations.
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