Gilets jaunes : l'île de la Réunion paralysée par les affrontements

Gilets jaunes : l'île de la Réunion paralysée par les affrontements© Richard Bouhet Source: AFP
Affrontements entre des manifestants "gilets jaunes" et la police anti-émeute le 21 novembre 2018 dans la ville de Le Port, sur l'île française de La Réunion, au cinquième jour du mouvement national, initialement contre la hausse des prix du carburant et du pétrole.
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En recul en métropole, le mouvement des «gilets jaunes» paralyse l'île de la Réunion, théâtre d'une flambée de «violences urbaines» comme on n'en avait plus connu depuis près de trente ans. Au moins 30 membres des forces de l'ordre ont été blessés.

Jets de projectiles et de cocktails Molotov sur les forces de l'ordre, tentatives de pillages de commerce, le mouvement des «gilets jaunes» sur l'île de la Réunion prend des allures d'émeutes urbaines.

Au total, 30 membres des forces de l'ordre ont été blessés sur l'île depuis le 17 novembre, jour du début du mouvement des «gilets jaunes», dont 16 dans la nuit du 20 au 21 novembre pendant laquelle 38 personnes ont été interpellées.

Alors que le mouvement semble en recul sur le continent en attendant le rendez-vous du 24 janvier, la situation est tendue sur l'île française.

Le président Emmanuel Macron a annoncé le 21 novembre au soir une réponse «intraitable» aux violences qui ont éclaté sur l’île française.

«Ce qui se passe depuis samedi à La Réunion est grave. Nous avons mis les moyens et allons continuer à les mettre : nos militaires seront mobilisés dès demain pour rétablir l’ordre public. Nous serons intraitables car on ne peut pas accepter les scènes que nous avons vues», a écrit le chef de l’État sur son compte Twitter.

Au cinquième jour du mouvement, les blocages routiers durant la journée succédaient aux violences commises la nuit par «des bandes de jeunes gens qui n'ont rien à voir avec le mouvement dit des "gilets jaunes"», selon le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux. «Leur objectif, a-t-il déploré le 21 novembre, c'est de profiter d'un mouvement social pour piller, pour saccager, pour détruire», a-t-il déclaré à l'issue du conseil des ministres à la mi-journée mercredi.

Un couvre-feu a été décrété le 20 novembre de 21 heures à 6 heures, pour 14 des 24 communes, et doit durer jusqu'au 23 novembre au matin au moins.

Au total, depuis le début des violences, il y a eu «109 interpellations, 30 blessés parmi les forces de l'ordre, 16 policiers, 14 gendarmes, à peu près une cinquantaine de barrages, un millier de manifestants», a énuméré Benjamin Griveaux. 120 gendarmes et 107 policiers ont été déployés et un escadron de 80 gendarmes devait décoller le 21 novembre au soir de Paris «pour accroître encore» la sécurisation.

Un commandant de police, membre du GIPN, a eu une main arrachée lors de l'explosion accidentelle d'une grenade dans son véhicule alors qu'il était caillassé par de jeunes manifestants.

Dans un communiqué commun, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et la ministre des Outre-mer Annick Girardin ont affirmé «leur soutien à l'ensemble des services de sécurité mobilisés à La Réunion».

«C'est une situation de guérilla urbaine à laquelle les services des forces de l'ordre sont désormais confrontés au quotidien», s'est alarmé le président de la Région Didier Robert dans une lettre à Emmanuel Macron en lui demandant de prendre «toutes les mesures nécessaires pour la protection des personnes et des biens dans notre île».

En journée, l'île tourne toujours au ralenti. Les stations-service commencent à souffrir des blocages : la plupart sont à court de gaz, certaines ont commencé à rationner l'essence et le gasoil.

Ecoles et administrations locales sont restées fermées le 21 novembre. Comme la veille, l'aéroport international de Roland-Garros a fermé plus tôt.

Une situation économique intenable

Face à cette grogne, le président de la région Didier Robert a bien tenté de désamorcer le mouvement en annonçant le gel de la hausse d'une taxe spécifique sur les carburants à La Réunion. Mais rien n'y fait.

Michel Larive, député France insoumise de l'Ariège a alerté l'Assemblée nationale sur la situation explosive qui règne à la Réunion à cause d'un contexte économique particulièrement difficile avec un taux de chômage de 28%, qui atteint 50% chez les jeunes, et 42% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. «Il n'y a pas d'ordre public sans justice sociale», a lancé le député.

Lire aussi : Interdit d'interdire : les «gilets jaunes» sont-ils tout ce que l'on dit qu'ils sont ?

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