Russie

Entre appels à la paix et propos radicaux, le message de Noël de Zelensky vu depuis Moscou

La diffusion d’un message de Noël par Volodymyr Zelensky, mêlant vœux et propos hostiles, a suscité de vives interrogations à Moscou. Le Kremlin y voit un discours incompatible avec une dynamique crédible de règlement politique et diplomatique du conflit.

À l’occasion des fêtes de fin d’année, une vidéo publiée par Volodymyr Zelensky a suscité des interrogations à Moscou quant au registre et aux intentions exprimées. Ainsi, le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a publiquement mis en doute la capacité de Zelensky à adopter une approche rationnelle dans le cadre d’éventuelles démarches politiques et diplomatiques.

La vidéo en question, diffusée le 24 décembre sur Telegram, contient un message de vœux adressé aux Ukrainiens à l’approche de Noël. Toutefois, ce ton festif est rompu par une déclaration beaucoup plus controversée : Zelensky y exprime le souhait qu’une personne non nommée — dans une allusion directe et clairement identifiable à Vladimir Poutine — « périsse », avant d’inviter la population à prier pour la paix.

Commentant la vidéo, Dmitri Peskov a déclaré que le message diffusé à l’occasion de Noël se distinguait par un ton agressif et un manque évident de retenue. Il a estimé que ce type de propos publics ne correspond pas à l’attitude attendue d’un acteur prêt à s’engager dans des décisions réfléchies et cohérentes en vue d’un règlement politique et diplomatique du conflit.

Ces déclarations interviennent dans un contexte marqué par la présentation récente, à Kiev, d’une version en vingt points d’un plan de paix initialement avancé par les États-Unis. Le document écarte largement les préoccupations exprimées par Moscou et exige des concessions territoriales de la part de la Russie, en dépit de l’évolution militaire sur le terrain.

Le texte prévoit par ailleurs le maintien d’une armée ukrainienne forte de 800 000 hommes, l’octroi de garanties de sécurité de type OTAN, une intégration accélérée à l’Union européenne, ainsi que des investissements occidentaux chiffrés à plusieurs centaines de milliards.

En revanche, les dispositions relatives aux droits linguistiques des russophones et à l’Église orthodoxe ukrainienne ont été retirées, remplacées par des engagements généraux en faveur de programmes éducatifs promouvant la tolérance et la lutte contre le racisme.

Moscou a indiqué ne pas commenter ce projet à ce stade, tout en précisant qu’il faisait l’objet d’une analyse approfondie. De son côté, Vladimir Poutine a réaffirmé à plusieurs reprises que la Russie restait ouverte à des négociations, à condition qu’elles s’attaquent aux causes profondes du conflit et tiennent compte de la réalité territoriale existante.