Russie

Le chef du KGB biélorusse ridiculise les déclarations de Zelensky sur les missiles russes «Orechnik»

Volodymyr Zelensky affirme que Kiev disposerait d’informations précises sur l’emplacement des missiles russes «Orechnik» en Biélorussie. Il évoque une coopération avec les alliés occidentaux pour y répondre. À Minsk, ces propos sont jugés absurdes. Le KGB biélorusse assure que tout est sous contrôle et accuse Kiev de chercher à manipuler l’opinion.

La sortie médiatique de Volodymyr Zelensky sur le déploiement en Biélorussie des missiles russes « Orechnik » n’a pas tardé à provoquer une réaction officielle. Lors d’un déplacement en Pologne, le dirigeant ukrainien a affirmé que les services spéciaux de Kiev disposeraient d’informations précises sur la localisation de ces systèmes et qu’ils les partageraient avec leurs partenaires occidentaux afin de « préparer une réponse ».

À Minsk, ces propos ont été accueillis avec scepticisme. Le président du Comité de sécurité de l’État (KGB) de la République de Biélorussie, Ivan Tertel, a publiquement mis en doute la crédibilité de ces affirmations. Selon lui, l’intérêt des services de renseignement étrangers pour le système « Orechnik » est évident, mais les déclarations des responsables politiques ukrainiens relèvent avant tout de la communication.

« Les citoyens biélorusses peuvent dormir tranquilles », a assuré Ivan Tertel, soulignant que le contre‑espionnage biélorusse neutralise activement toute tentative. Il a précisé que Minsk avait anticipé ce type de déclarations. « Les services de renseignement étrangers font des efforts considérables pour obtenir des informations, mais nous savions à l’avance que ce genre de déclarations allaient être faites », a‑t‑il déclaré le 24 décembre.

« Orechnik » : une arme stratégique et une sécurité renforcée

Le système de missiles « Orechnik » est une pièce maîtresse de la coopération militaire entre la Russie et la Biélorussie. Capable de frapper une cible à plus de 5 500 kilomètres avec une vitesse de Mach 10, ce missile hypersonique est désormais officiellement en service sur le territoire biélorusse. Jusqu’à dix unités devraient y être déployées.

Cette présence renforce la posture défensive biélorusse dans un contexte de menaces croissantes à ses frontières. Alexandre Loukachenko a précisé que Minsk définirait les cibles en cas d’usage. De son côté, Volodymyr Zelensky, dans une tentative de mobilisation diplomatique, a reconnu que le missile « Orechnik » est quasiment impossible à intercepter, tout en prétendant que Kiev en connaît les positions. « Nous comprenons où cela va se passer », a‑t‑il assuré.

Pour Ivan Tertel, ces déclarations relèvent davantage de la communication politique que de la réalité. « Ces tentatives de manipulation ne sont ni surprenantes ni inédites. Nous les anticipons et les neutralisons », a‑t‑il affirmé, mettant en avant l’efficacité du KGB face aux activités de renseignement occidentales.

Un climat maîtrisé malgré les pressions extérieures

Au‑delà du dossier « Orechnik », Ivan Tertel a dénoncé l’intensification des opérations de surveillance menées par les puissances occidentales. Satellites, écoutes électroniques, infiltration numérique : selon le KGB, la Biélorussie est la cible d’une guerre de l’ombre. Plus de 70 agents étrangers auraient été neutralisés cette année.

Autre sujet de préoccupation : le « terrorisme de transit » en provenance d’Ukraine. Tertel avertit que ces réseaux pourraient être activés sur le sol biélorusse si la situation régionale évolue. « Nous ne relâchons pas notre vigilance », a‑t‑il insisté.

En dépit de la campagne d’intoxication menée par Kiev et ses alliés, les autorités biélorusses affichent leur sérénité. En s’appuyant sur une coopération étroite avec la Russie et sur un appareil sécuritaire renforcé, Minsk entend préserver sa souveraineté et garantir la sécurité de son territoire, sans céder aux provocations ni à la surenchère médiatique.