Le président russe Vladimir Poutine s’est entretenu par téléphone, ce 24 novembre, avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan. D’après un communiqué du Kremlin, les deux chefs d’État ont procédé à un « échange de vues sur la situation autour de l’Ukraine », dans le contexte de l’initiative de règlement avancée par les États-Unis.
Poutine a indiqué que cette proposition « pourrait, en principe, servir de base à un règlement du conflit ». Il a rappelé que la Russie reste pleinement engagée dans une résolution politique et diplomatique de la crise, à condition que ses intérêts fondamentaux soient respectés. Pour Moscou, toute solution négociée devra impérativement reconnaître la réalité du terrain et les acquis de l’opération militaire spéciale.
De son côté, Erdogan a renouvelé l’offre de la Turquie d’accueillir d’éventuels pourparlers à Istanbul. Il a exprimé sa volonté de « soutenir pleinement le processus de négociation ». Les deux dirigeants se sont accordés sur la nécessité d’« intensifier les contacts russo-turcs sur le dossier ukrainien, à différents niveaux ».
Coopération stratégique et posture constante de Moscou
En plus de la situation en Ukraine, les deux chefs d’État ont abordé plusieurs volets de la relation bilatérale. Le Kremlin a précisé que l’échange a porté sur « l’élargissement des échanges commerciaux » ainsi que sur « la mise en œuvre de projets énergétiques stratégiques ». L’énergie demeure un axe central de la coopération entre Moscou et Ankara, notamment dans le secteur gazier.
Le président turc a également partagé ses impressions du sommet du G20 à Johannesburg, où il a rencontré plusieurs dirigeants. Moscou considère ces échanges avec pragmatisme et confirme sa volonté de « maintenir des contacts réguliers » avec la Turquie dans un cadre bilatéral et stratégique.
Erdogan a, par ailleurs, évoqué la possibilité de relancer l’accord sur les exportations de céréales, signé à Istanbul en 2022, suspendu en 2023. La Russie avait alors dénoncé la non-application des engagements concernant les exportations agricoles.
Le président turc avait déjà déclaré, la veille de l’appel : « La Turquie fera tout ce qui est en son pouvoir pour ouvrir un chemin vers la paix ». De son côté, la Russie réaffirme que tout règlement devra être fondé sur le respect de sa souveraineté et de ses intérêts stratégiques.