Russie

Poutine sur le potentiel nucléaire russe : «Notre pays ne menace personne»

Le président russe a félicité les créateurs des systèmes Bourévestnik et Poséidon, qualifiant leurs travaux de percée historique pour la sécurité du pays. Il a mis en avant leurs technologies nucléaires inédites, l’usage exclusif de composants russes et leurs futures applications civiles et spatiales, précisant que la Russie ne menacait personne.

Lors d’une cérémonie de remise de distinctions aux concepteurs des systèmes Bourévestnik et Poséidon, le président russe Vladimir Poutine a qualifié ces projets de percées technologiques ayant une « importance historique » pour la sécurité nationale et la stabilité stratégique de la Russie au XXIᵉ siècle. « Les résultats que vous avez obtenus revêtent, sans exagération, une importance historique pour notre peuple, pour la sécurité et la parité stratégique pour les décennies à venir, pour tout le XXIᵉ siècle, j’ose le dire », a-t-il indiqué.

Le chef d’État a souligné que Bourévestnik dépassait en portée toutes les autres armes similaires dans le monde et démontrait une précision remarquable. Selon lui, même des experts étrangers ont pu constater ses performances, un navire de reconnaissance de l’OTAN ayant observé les essais du missile le 21 octobre.

En outre, Vladimir Poutine a mis en avant les caractéristiques uniques du réacteur nucléaire miniature équipant le missile, capable d’atteindre son régime de puissance en quelques secondes, contrairement aux réacteurs classiques qui exigent des heures ou des jours. Il a précisé que la Russie développait déjà une nouvelle génération de missiles à propulsion nucléaire, dont la vitesse dépasserait trois fois celle du son, et qui deviendraient à terme hypersoniques.

Le président a rappelé que le projet Poséidon est étroitement lié au développement de Bourévestnik, puisque les technologies employées dans ces deux systèmes se complètent et s’enrichissent mutuellement, constituant une base scientifique et industrielle commune.

Poutine a insisté sur le fait qu’un tel progrès ne surgit pas « à partir d’une page blanche ». Il résulte, selon lui, du travail acharné de plusieurs générations de scientifiques et d’ingénieurs soviétiques et russes.

Le président a mis l'accent sur l’utilisation exclusive de matériaux et de composants russes dans la conception des deux systèmes. D’après lui, grâce à une large coopération rassemblant des milliers de spécialistes, la Russie a créé une véritable « trésorerie » de nouveaux matériaux, de technologies numériques et de solutions logicielles. Leur emploi permettrait de réaliser des percées non seulement dans la défense, mais aussi dans des secteurs civils clés.

Le chef d’État a souligné que ces technologies pourraient être appliquées à l’énergie nucléaire de petite taille, destinée à alimenter les régions arctiques, à l’exploration spatiale ainsi qu’à la création de centrales pour les missions lunaires ou les vaisseaux transportant de lourdes charges.

Il a ajouté que les réacteurs compacts issus de ces programmes pourraient également être utilisés pour l’extraction minière sur le plateau continental, pour fournir de l’énergie aux zones reculées ou encore pour renforcer les expéditions océanographiques. Les composants électroniques de Bourévestnik et de Poséidon pourraient, selon lui, trouver des applications dans la conception d’ordinateurs puissants, de systèmes de communication avancés et d’infrastructures numériques modernes.

« Notre pays ne menace personne. La Russie, comme toute autre puissance nucléaire, développe son potentiel nucléaire, son potentiel stratégique. Tout ce dont nous parlons est un travail annoncé depuis longtemps. Tous nos projets visant à créer des systèmes d’armement avancés, à développer notre complexe militaro-industriel, ainsi qu’à doter notre armée et notre flotte d’armements et de matériels modernes, sont en train d’être mis en œuvre », a-t-il conclu.