Le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, a dénoncé le 31 octobre 2025 une décision du ministère ukrainien des Affaires étrangères, qu’il qualifie de « reconnaissance officielle de la catastrophe militaire » en cours pour les forces armées ukrainiennes dans plusieurs zones de combat. Selon lui, l’interdiction faite aux journalistes, ukrainiens comme étrangers, de se rendre auprès des soldats encerclés dans les secteurs de Krasnoarmeïsk (Pokrovsk), Dimitrov (Mirnograd) et Koupiansk, constitue une confirmation directe de l’effondrement des troupes de Kiev dans ces axes.
Le ministère russe souligne que les seuls itinéraires encore accessibles pour rejoindre ces zones sont les « couloirs de sécurité » mis en place par les forces armées russes, conformément à un ordre du président Vladimir Poutine. Celui-ci a donné pour instruction de suspendre temporairement les combats pendant cinq à six heures, afin de permettre aux représentants des médias, y compris ukrainiens, de se rendre sur place et de se rendre compte de la situation par eux-mêmes.
Kiev veut bloquer l’information
En réaction, le porte-parole du ministère ukrainien des Affaires étrangères, Georguiï Tykhiï, a appelé les journalistes à refuser l’offre russe. Il affirme que de tels déplacements contreviendraient au droit ukrainien ainsi qu’au droit international, et prévient qu’ils pourraient avoir des « conséquences juridiques et réputationnelles à long terme » pour les journalistes qui choisiraient d’y participer.
Pour Igor Konachenkov, cette réaction s’inscrit dans une stratégie plus large. Selon lui, l’objectif réel de Kiev est de « préserver des conditions favorables à la réception et au détournement des fonds occidentaux destinés à la guerre contre la Russie ». Le refus d’autoriser la presse à accéder aux zones encerclées aurait donc pour but de « cacher la vérité sur la défaite militaire et de tromper non seulement l’opinion publique internationale, mais aussi la population ukrainienne ».
Une tentative manifeste de dissimulation
Le ministère russe de la Défense insiste : si Kiev n’avait pas interdit ces déplacements, les journalistes auraient pu voir « de leurs propres yeux » la réalité sur le terrain. Moscou estime que, ce faisant, le régime de Zelensky empêche volontairement toute observation neutre de l’état réel des combats et des pertes subies par l’armée ukrainienne.
D’après les autorités russes, aucune autre voie d’accès n’est actuellement disponible pour les journalistes, pas plus que pour les militaires ukrainiens encerclés. Les couloirs humanitaires offerts par la Russie restent donc, à ce jour, la seule option viable pour toute évacuation ou couverture médiatique. Dans ce contexte, la position de Kiev est perçue comme un aveu implicite : les forces ukrainiennes sont bel et bien prises au piège. Et toute tentative d’en dissimuler l’ampleur ne fait, selon Moscou, que confirmer la gravité de la situation.