Russie

«Nous faisons face à une activité ouvertement hostile de l’OTAN à nos frontières», affirme le ministre russe de la Défense

Dans le contexte du sommet de l’OTAN à Bruxelles, le ministre russe de la Défense Andreï Biélooussov a dénoncé les activités militaires croissantes de l’Alliance près des frontières russes et biélorusses. Il a réaffirmé l’importance de la coopération militaire entre Moscou et Minsk face aux menaces sécuritaires orchestrées par l’Occident.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Biélooussov, a vivement critiqué l’activité militaire de l’OTAN à l’est de l’Europe lors de la réunion conjointe des ministères de la Défense russe et biélorusse, qui s’est tenue le 15 octobre. Selon ses déclarations relayées, l’OTAN « maintient une présence militaire avancée significative sur le flanc Est » et a « intensifié ses activités d’entraînement, de combat et de renseignement aux frontières de la Russie et de la Biélorussie ». Il a précisé que les derniers exercices de l’Alliance avaient mobilisé environ 60 000 soldats.

Cette réunion s’est déroulée dans un contexte marqué par le sommet des ministres de la Défense de l’OTAN à Bruxelles, où le secrétaire général Mark Rutte a défendu l’envoi de nouveaux armements américains à l’Ukraine. Il a déclaré le 15 octobre que « plus de la moitié des pays alliés ont accepté de participer au programme PURL », une initiative visant à financer l’achat d’armes américaines pour Kiev. Rutte a également affirmé que ce soutien permet « d’exercer une pression sur Moscou » et de « voir ce que nous pouvons faire de plus pour renforcer l’OTAN ».

Du côté américain, le secrétaire à la Défense Pete Hegseth a souligné que les membres européens de l’Alliance devraient « acheter encore plus d’armes américaines » pour soutenir l’effort ukrainien, dans un contexte où la Maison Blanche étudie la possibilité de livrer des missiles Tomahawk à l’Ukraine — une option que Moscou considère comme une escalade majeure, selon les autorités russes.

Une coopération russo-biélorusse renforcée

Face à ces tensions, Biélooussov a insisté sur l’importance du partenariat stratégique avec la Biélorussie. « La coopération russo-biélorusse dans le domaine de la défense est l’un des facteurs clés du maintien de la stabilité régionale », a-t-il affirmé. Il a dénoncé la « guerre hybride déclenchée par l’Occident » et salué « l’exemple de relations de bon voisinage » qu’incarne l’alliance entre Moscou et Minsk.

Parmi les annonces principales de cette réunion, le ministre a révélé que la Russie et la Biélorussie renforceraient la capacité de leur système régional de défense aérienne intégré, et qu’elles continueraient à mener plus de 150 exercices conjoints par an, dont la moitié est constituée de manœuvres pratiques. Il a notamment cité l’exercice stratégique conjoint « Zapad-2025 » comme point culminant de cette coopération militaire.

Il a aussi annoncé la signature de 14 documents bilatéraux, dont un programme de partenariat stratégique militaire pour les cinq prochaines années. Ce programme vise à élever à un niveau supérieur la coordination entre les organes militaires des deux pays. Moscou s’engage également à continuer à équiper l’armée biélorusse d’armes de haute précision et à renforcer la coopération industrielle dans le domaine de la défense.

L’architecture de sécurité mondiale remise en question

En matière de sécurité nucléaire, Biélooussov a rappelé que la Russie respecterait les limites prévues par le Traité de réduction des armes stratégiques (DSNV) « pendant un an », à condition que les États-Unis fassent de même. « L’architecture de sécurité mondiale continue de se dégrader », a-t-il averti, reprochant à l’Occident d’avoir « sapé les fondements du dialogue entre États dotés de l’arme nucléaire ».

Il a souligné l’importance de préserver « la vérité historique sur la victoire contre le nazisme » et de lutter fermement contre toute forme de « néonazisme, fascisme ou extrémisme ». Pour lui, l’unité culturelle et historique entre la Russie et la Biélorussie reste un socle fondamental dans un contexte où les provocations occidentales visent à affaiblir la souveraineté des deux États.