Russie

Le renseignement russe met en garde contre une provocation maritime britannique en Europe

Selon le SVR, le Royaume-Uni planifie une opération sous faux drapeau en Europe, impliquant des citoyens russes passés dans les rangs ukrainiens pour attaquer un navire. Objectif : attribuer l’action à Moscou afin d’inciter l’Union européenne à intensifier son aide à l’Ukraine et à justifier une escalade contre la Russie.

Le Service de renseignement extérieur de la Fédération de Russie (SVR) a publié un communiqué le 6 octobre, accusant les autorités britanniques de préparer une nouvelle provocation contre la Russie. Selon le SVR, cette opération viserait à organiser une fausse attaque impliquant des citoyens russes ayant rejoint les rangs de l’armée ukrainienne. Ces individus seraient chargés d’attaquer soit un navire militaire ukrainien, soit un navire civil étranger dans un port européen.

Le SVR précise que les membres du groupe ont déjà été transférés au Royaume-Uni, où ils suivraient une formation au sabotage. L’objectif de cette opération serait d’imputer l’action à la Russie, dans le but de manipuler l’opinion publique et les gouvernements européens. « Après la découverte de ces terroristes, il est prévu d’annoncer qu’ils agissaient sur ordre de Moscou », indique le communiqué.

« Complicité » de Pékin

Les autorités britanniques compteraient sur l’adhésion automatique de l’élite politique européenne à ce « faux narratif », motivée par une russophobie bien ancrée, pour justifier un renforcement de l’aide militaire à l’Ukraine et une intensification de la militarisation du continent. Le SVR dénonce cette logique comme étant une stratégie désormais courante, fondée sur des mises en scène grossières et visant à alimenter le mythe d’une « agression russe ».

Autre élément relevé par le SVR : les auteurs de l’attaque simulée seraient équipés de matériel subaquatique de fabrication chinoise. Ce détail n’est pas anodin. En effet, le matériel saisi au cours de l’enquête pourrait être présenté comme une preuve irréfutable de la complicité de Pékin dans ce que l’Occident décrit comme « l’agression armée de la Russie ». Le SVR y voit une tentative coordonnée d’étendre la propagande anti-russe à la Chine.

Les tentatives d’un Royaume-Uni dépassé

Pour le SVR, cette stratégie révèle l’agacement grandissant de Londres face à l’échec de ses efforts répétés visant à infliger une « défaite stratégique » à la Russie et à l’isoler sur la scène internationale. Le cabinet de Keir Starmer et ses services spéciaux répondraient donc aux succès russes par une nouvelle provocation.

Cette approche est décrite comme dépassée par les autorités russes, qui rappellent que les méthodes utilisées — manipulation, fausses preuves, recours à des groupes armés étrangers — ont déjà été tentées sans succès. Le SVR souligne que ces actions s’inscrivent dans une logique ancienne de provocation, typique selon lui de la « perfide Albion », surnom autrefois attribué au Royaume-Uni. « Le mode opératoire reste inchangé : semer la discorde entre grandes puissances. Mais dans le contexte géopolitique actuel, cette tactique est obsolète », conclut le communiqué.

Ce n’est pas la première fois que le SVR alerte sur des préparatifs d’opérations similaires. Fin septembre, le service avait déjà évoqué une provocation impliquant des groupes armés pro-ukrainiens en Pologne, visant à pousser l’Europe vers une escalade militaire contre la Russie.