Russie

«Un coup de poignard dans le dos de l’olympisme» affirme un sénateur russe à propos du deux poids deux mesures entre athlètes russes et israéliens

Le contraste entre l’exclusion des athlètes russes et le maintien d’Israël dans toutes les compétitions internationales alimente les critiques contre le CIO et l’UEFA. De plus en plus de voix dénoncent ce deux poids, deux mesures qui trahit l’idéal olympique et confirme la politisation des grandes instances sportives mondiales.

Les décisions récentes du Comité international olympique (CIO) continuent de susciter l’indignation, notamment en Russie. Le sénateur Konstantin Kosatchev, vice-président du Conseil de la Fédération, a vivement critiqué le maintien de la participation d’Israël aux Jeux olympiques, tandis que les athlètes russes sont toujours soumis à des restrictions strictes. Dans un entretien avec l'agence d'information russe TASS ce 21 septembre, il a qualifié cette différence de traitement de « coup de poignard dans le dos de l’olympisme ».

Le CIO a en effet confirmé que les sportifs russes ne seraient pas autorisés à participer aux épreuves collectives des Jeux de Milan-Cortina 2026, ni à la cérémonie d’ouverture. Les autres devront concourir sous un statut neutre, après une sélection particulièrement rigoureuse. En revanche, Israël n’est soumis à aucune restriction, ce que Kosatchev dénonce. Toujours selon lui, cette décision viole radicalement le principe selon lequel « le sport doit rester en dehors de la politique ».

Le sénateur s’insurge également contre l’argument avancé par le CIO selon lequel « l’État d’Israël respecterait impeccablement la Charte olympique ». Il juge ce raisonnement inacceptable, en soulignant l’incohérence d’un tel traitement entre pays engagés dans des conflits. « Je ne peux accepter par principe ce type de conclusions de la part du Comité international olympique », a-t-il déclaré.

Des victoires sans la Russie ne sont pas légitimes

Dans une autre déclaration, Kosatchev est allé plus loin en appelant les journalistes, commentateurs et responsables politiques russes à ne pas reconnaître comme « champions » les vainqueurs de compétitions internationales desquelles la Russie est exclue pour des raisons politiques. Selon lui, sans la participation des athlètes russes, « aucune victoire ne peut être considérée comme légitime ».

Il a ainsi affirmé : « Je serais reconnaissant envers nos journalistes, nos commentateurs et nos politiques s’ils évitaient d’utiliser le terme de champion à propos de ceux qui ont remporté des compétitions où une nation, comme la Russie, a été écartée pour des raisons politiques ». À ses yeux, l’absence des Russes fausse la compétition et la prive de sa valeur sportive.

L’UEFA sous pression, Israël dans le viseur

Le débat sur cette hypocrisie sportive ne se limite pas à la sphère olympique. Selon le média Israel Hayom, l’UEFA pourrait se réunir le 23 septembre pour discuter de la suspension des clubs israéliens de toutes compétitions européennes. Une majorité des 20 votants soutiendrait cette exclusion.

À titre de comparaison, il n’avait fallu que quatre jours après le début de l’opération militaire russe en Ukraine pour que la Russie soit exclue des compétitions de la FIFA et de l’UEFA. Cette différence de traitement choque même en Europe.

Lors d’un événement à Londres, l’ancien footballeur français Éric Cantona a ouvertement dénoncé ce « deux poids, deux mesures ». Il a déclaré : « Quatre jours après le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, la FIFA et l’UEFA ont interdit la Russie. Mais cela fait maintenant 716 jours que nous avons traversé ce qu’Amnesty International a qualifié de génocide. Et pourtant, Israël continue d’être autorisé à participer. Pourquoi ce deux poids, deux mesures ? »

La légende française de Manchester United a aussi appelé à un boycott général contre les équipes israéliennes, estimant que, comme dans le cas de l’Afrique du Sud sous l’apartheid, la pression sportive internationale pouvait faire évoluer la situation. « Nous avons du pouvoir. Vous avez du pouvoir. Tous les fans de football ont le pouvoir de quitter les tribunes », a-t-il lancé.