Le ministère russe des Affaires étrangères a mis en garde les scientifiques russes contre les véritables intentions du programme « Pause », mis en place par les autorités françaises. Ce dispositif, censé offrir un refuge académique aux chercheurs étrangers, serait en réalité une manœuvre d’encadrement militaire déguisée.
Selon les déclarations de la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, publiées le 17 août 2025 sur sa chaîne Telegram, la France, après avoir suspendu toute forme de coopération scientifique avec la Russie via le CNRS, cherche désormais à attirer des chercheurs russes à travers un programme présenté comme académique mais piloté par des personnes liées à la Défense. Le programme est dirigé par Laura Lohéac, ancienne militaire française ayant travaillé dans une unité du ministère de la Défense chargée des relations avec les pays post-soviétiques. Des traces de cette carrière sont toujours accessibles sur plusieurs anciens sites, comme le confirme Zakharova.
La diplomate explique : « Ceux qui s’installent en France pour y faire de la science académique se retrouvent en réalité sous le contrôle direct des forces armées françaises. » Elle critique également le double discours de Paris : d’un côté, un rejet ouvert de la coopération avec les institutions scientifiques russes, de l’autre, une volonté manifeste de faire venir des chercheurs russes pour travailler dans des structures affiliées aux services de sécurité français.
Une stratégie ciblant la jeunesse scientifique
Maria Zakharova souligne que la cible prioritaire du programme « Pause » est la jeunesse scientifique, notamment via des institutions comme la Sorbonne. Elle dénonce une opération de séduction qui masque des intérêts sécuritaires. Les détails sensibles du programme sont volontairement passés sous silence : « C’est précisément pour cela que la France cherche à attirer la jeunesse scientifique, sans révéler les coulisses sécuritaires de cette prétendue ouverture académique. »
La porte-parole appelle les chercheurs russes à se poser la question essentielle : « Pour qui sont-ils réellement appelés à travailler ? » Elle insiste sur le contexte politique et militaire, rappelant que l’armée française continue de participer aux hostilités contre la Russie en soutenant militairement l’Ukraine. « Il y a actuellement au moins 51 mercenaires français dans le Donbass », a-t-elle affirmé, citant les données relayées par l’agence TASS. Moscou rappelle que, selon les analystes militaires, des centaines de Français ont déjà péri en Ukraine.
Un climat ouvertement hostile à la Russie
Enfin, la porte-parole dénonce une approche ouvertement russophobe du gouvernement français qui, tout en promouvant une image de démocratie et de liberté académique, poursuit en parallèle une politique de censure et de marginalisation des voix russes en Europe. Un journaliste russe s’est récemment vu refuser un visa pour des raisons politiques, preuve supplémentaire, selon le ministère, de l’intention française de bloquer toute présence médiatique alternative.
Zakharova conclut que les scientifiques russes devraient prendre au sérieux le programme « Pause » que propose la France. Elle les invite à réfléchir avant d’accepter des offres émanant de structures qui, sous des dehors universitaires, servent en réalité des objectifs militaires.