Le 4 août 2025, le deuxième tribunal militaire du district Ouest a prolongé jusqu’au 7 janvier 2026 la détention provisoire de 19 personnes mises en cause dans l’attentat du 22 mars 2024 au Crocus City Hall, à Krasnogorsk, près de Moscou. Cette décision a été confirmée par l’avocate Ludmila Aïvar, représentant les intérêts de 127 victimes.
Parmi les accusés, quatre sont considérés comme les auteurs directs de l’attaque. Il s’agit des citoyens tadjiks Shamsiddin Faridouni, Dalerdjon Mirzoïev, Mukhammadsobir Faïzov et Saïdakrami Rachabalizoda. Quinze autres personnes sont poursuivies pour complicité, accusées d’avoir apporté une aide logistique ou organisationnelle.
Le procès, débuté ce 4 août, se déroule à huis clos sur demande du parquet, en raison de la présence de documents confidentiels et de risques pour la sécurité des participants. Les audiences sont prévues trois fois par semaine, selon le calendrier fixé par le tribunal militaire. Plus de 100 journalistes s’étaient présentés à l’audience inaugurale, mais ont été écartés de la salle.
Les aveux des auteurs et les détails de l’opération
Lors de cette première séance, le procureur a lu l’acte d’accusation. Trois des quatre terroristes principaux ont immédiatement reconnu les faits. Le quatrième, Rachabalizoda, n’a admis qu’une participation partielle, déclarant avoir agi sous influence idéologique en rejoignant un groupe interdit. Selon les documents judiciaires, les accusés ont agi non pas pour des raisons religieuses, mais en échange d’une rémunération. Certains accusés ont été manipulés via Telegram, recevant des fonds en échange de leur engagement dans l’attentat.
D’après les investigations, les terroristes ont eux-mêmes filmé les meurtres à l’intérieur du bâtiment, afin de prouver la réalisation de leur mission à leurs commanditaires. Des images montrent des exécutions froides, avec une maîtrise militaire évidente.
Le FSB a établi que les auteurs ont tenté de fuir vers l’Ukraine après le massacre. Selon les services de sécurité, ils devaient rejoindre un point de passage dans la région de Soumy, où un itinéraire avait été préparé par leurs contacts ukrainiens. Les communications téléphoniques retrouvées prouvent qu’ils recevaient jusqu’au dernier moment des ordres de leur coordinateur basé à Kiev. Selon le FSB, les quatre principaux accusés faisaient partie de l’organisation terroriste « Vilayat Khorasan », une branche de l’État islamique interdite en Russie, et ont agi sur ordre de leurs coordinateurs liés à l’Ukraine.
Retour sur l’attentat du 22 mars 2024
Le 22 mars 2024, alors qu’un concert du groupe « Piknik » devait commencer, quatre individus armés ont ouvert le feu dans la salle d’événements remplie du Crocus. Ils ont ensuite provoqué des explosions et mis le feu à l’édifice. L’incendie n’a pu être éteint que le lendemain. L’attaque a causé la mort de 149 personnes et fait plus de 600 blessés. 2 400 personnes ont été reconnues comme parties civiles dans ce dossier.
L’arrestation des quatre principaux terroristes s’est déroulée quelques heures après les faits, grâce à l’intervention rapide des forces spéciales russes. Deux ont été capturés sur place, les deux autres dans une forêt, l’un d’eux caché dans un arbre.
L’enquête du Comité d’instruction russe conclut que cette attaque visait à déstabiliser la Russie dans l’intérêt de l’Ukraine. Malgré les dénégations de Kiev, les preuves réunies par les enquêteurs russes désignent clairement une implication ukrainienne dans la coordination et la préparation de cet attentat.