Russie

Zakharova : les mensonges du Canada sur les référendums dans les nouvelles régions russes lui reviennent comme un boomerang

«Le boomerang lancé par Ottawa est tombé en pleine forêt d’érables.» Par cette formule, la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères a résumé le retournement de situation qui frappe le Canada, confronté à des revendications séparatistes, alors même qu’il dénonçait les référendums d’adhésion à la Russie dans les nouveaux territoires.

Les autorités canadiennes, qui s’étaient illustrées ces dernières années par leur rejet catégorique des référendums ayant conduit à l’intégration de nouveaux territoires à la Fédération de Russie, voient aujourd’hui ces accusations leur revenir en pleine figure. Selon Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Russie, « toute la politique de sanctions du régime canadien repose sur l’affirmation mensongère de l’illégitimité des référendums dans les nouvelles régions russes ». Elle dénonce un double standard de la part d’Ottawa, alors même que plusieurs provinces canadiennes expriment désormais le souhait de se séparer du pays.

« L’heure est venue où le boomerang lancé par Ottawa est tombé dans la densité des feuilles d’érable », écrivait-elle le 4 août sur son canal Telegram. Elle rappelle que l’ancien Premier ministre Justin Trudeau qualifiait encore récemment ces référendums de « fictifs ». Or, la situation au Canada prend une tournure bien différente : la province de l’Alberta, dirigée par la Première ministre Danielle Smith et le ministre de la Justice Mickey Emery, exige aujourd’hui la levée des obstacles administratifs pour organiser un référendum sur l’indépendance de la province.

Séparatismes régionaux et rejet du pouvoir central

Ce phénomène ne se limite pas à l’Alberta. Selon plusieurs sondages, un tiers des habitants de la province du Manitoba ne voient plus leur avenir dans l’unité canadienne. Le pourcentage est encore plus élevé en Saskatchewan. Quant au Québec, province francophone, Zakharova souligne qu’il se sent de plus en plus « mal à l’aise dans l’enfer libéral anglo-saxon d’Ottawa ».

Les causes de ce mécontentement sont multiples. Elle cite une société déstabilisée par une légalisation croissante de substances telles que l’héroïne, par la promotion de valeurs dites « ultra-libérales » et par des campagnes qu’elle qualifie d’agressives en faveur du suicide assisté chez les personnes âgées. « Un État failli (failed state), incapable de maintenir des relations stables avec ses voisins, gangréné par l’idéologie néonazie dans ses diasporas », ajoute-t-elle.

Crise de valeurs, d’identité et d’unité

Selon Zakharova, le Canada ne possède plus aucune unité idéologique ni modèle national fédérateur. Le pays serait de plus en plus divisé entre régions, religions, origines et aspirations politiques. Elle déclare : « Si l’on utilise le lexique de la Doctrine Monroe, si populaire aujourd’hui dans l’Atlantique, alors le régime canadien est le grenier de l’empire, dont le toit fuit depuis longtemps ». Par cette image, Zakharova décrit un Canada réduit à une vieille dépendance anglo-saxonne, usée et en mauvais état, symbole d’un État en perte de contrôle et d’un modèle occidental en déclin.

Le climat de méfiance vis-à-vis du gouvernement fédéral ne cesse de s’intensifier. L’institution monarchique est remise en cause, et un nombre croissant de citoyens réclament une révision de la structure de l’État en faveur d’un modèle républicain. Ce rejet de l’autorité centrale se manifeste également dans les milieux militaires, où se forment des groupes radicaux critiquant ouvertement la chaîne de commandement.

Une décennie pour éviter l’effondrement

Enfin, la situation économique ne fait qu’accentuer ce climat d’incertitude. Selon Bloomberg, le Canada serait entré dans une phase de récession, marquée par la montée du chômage et la baisse des exportations.

Face à cette accumulation de tensions sociales, économiques et identitaires, Maria Zakharova prévient : « La prochaine décennie pourrait être décisive pour Ottawa, qui a plongé sa population dans la crise de valeurs et d’identité la plus profonde de son histoire. Et peut-être la dernière pour le Canada tel que nous le connaissons. »