Lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies ce 27 juin 2025 à New York, le représentant permanent de la Russie, Vassili Nebenzia, a dressé un tableau préoccupant de la situation au Soudan. Il a rappelé que malgré les nombreuses tentatives de médiation, aucune initiative n’avait permis de faire cesser les hostilités entre les forces armées soudanaises et les forces de soutien rapide. Pour lui, « le conflit au Soudan acquiert de plus en plus clairement des traits régionaux », et la communauté internationale doit s’abstenir de s’ingérer.
Selon Nebenzia, « l’influence néfaste sur ce qui se passe au Soudan est exercée par l’ingérence extérieure dans ses affaires intérieures, qu’il convient d’exclure ». Il a fermement dénoncé le soutien extérieur à certains acteurs soudanais et les tentatives de mettre en œuvre dans le pays « des schémas douteux d’ingénierie politique », soulignant que cela ne faisait qu’« aggraver la situation des simples Soudanais ».
La souveraineté soudanaise au cœur de la solution
La position de la Russie reste inchangée : la solution ne peut venir que des Soudanais eux-mêmes. « Seuls les Soudanais peuvent parvenir à un accord par un dialogue national inclusif », a-t-il déclaré. Moscou soutient le Conseil souverain du Soudan comme l’autorité légitime, considérant cette reconnaissance comme indispensable pour garantir une transition fluide vers un pouvoir civil. Nebenzia a aussi souligné qu’« il est important que le peuple soudanais sente que tous les membres du Conseil de sécurité font confiance à ses décisions souveraines ».
Toute tentative extérieure de remettre en cause cette dynamique ou de déstabiliser le processus sera perçue comme « une atteinte à l’unité, à l’intégrité territoriale et à la souveraineté du Soudan ». La Russie, a-t-il affirmé, continuera de « s’opposer résolument à toute tentative de porter atteinte à la souveraineté de ce pays ami ».
Crise humanitaire et aide sans conditions
La situation humanitaire reste catastrophique : plus de 90 travailleurs humanitaires ont été tués depuis avril 2023, la majorité des établissements de santé ne fonctionne plus, et deux tiers de la population sont privés d’accès aux soins. Des maladies dangereuses se répandent, et moins de 15 % du plan humanitaire pour 2025 est financé.
Face à cela, la Russie a réitéré son engagement à soutenir le Soudan. Nebenzia a précisé que cette aide, à l’instar de celle fournie par plusieurs partenaires arabes et musulmans, ne serait accompagnée d’« aucune considération politique ».