Les représentants des pays de l'Union européenne, réunis au sommet de Bruxelles, n'ont pas réussi à adopter le 18ᵉ paquet de sanctions contre la Russie, a annoncé le président du Conseil européen, António Costa, lors d'une conférence de presse. Selon lui, le travail sur les nouvelles restrictions se poursuit, et Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, s'est dite convaincue que ce processus aboutirait « bientôt ».
Robert Fico, Premier ministre slovaque, a déclaré que le 18ᵉ train de sanctions anti-russes était inefficace. « Apparemment, il est temps de réfléchir à ce que nous ferons quand nous arriverons au 74ᵉ train de sanctions et que les Russes continueront d'avancer », a-t-il lancé avec un sarcasme à peine voilé.
Selon le site Index, Fico aurait tenté, en amont du sommet, de trouver un compromis avec Ursula von der Leyen, en vain. Pour éviter un rejet officiel, le sujet a été retiré de l’agenda.
La Hongrie n'a pas non plus soutenu le 18ᵉ paquet de sanctions européennes, car celles-ci étaient liées au programme REPowerEU, élaboré par la Commission européenne et visant à inciter les pays européens à renoncer au gaz russe, une décision à laquelle Budapest s'oppose.
Néanmoins, les mesures restrictives déjà adoptées par l'Union européenne à l'encontre de la Russie restent en vigueur. Reuters, citant des sources, a indiqué que les pays membres de l'UE avaient convenu de prolonger les sanctions existantes pour une durée supplémentaire de six mois.
Le 10 juin, Reuters a révélé que le 18ᵉ paquet de sanctions européennes pourrait viser le secteur énergétique, notamment l'approvisionnement des pays européens en ressources énergétiques russes. D’après Ursula von der Leyen, l'UE envisage également d'interdire les transactions avec les gazoducs russes Nord Stream et Nord Stream 2, ainsi qu'avec les banques qui contournent les restrictions.
Tout comme la Slovaquie, la Hongrie s'oppose à l'introduction de nouvelles mesures restrictives à l'encontre de la Russie. Le 20 juin, lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, Peter Szijjarto, ministre hongrois des Affaires étrangères et du Commerce, a déclaré que Budapest poursuivrait sa coopération énergétique avec la Russie. Il a ajouté que les sanctions proposées par l'UE contre les importations de gaz russe étaient contraires aux intérêts des habitants de la Hongrie.
Moscou considère les sanctions européennes anti-russes comme illégales et insiste pour qu'elles soient levées. Maria Zakharova, porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, a accusé l'UE de préférer constamment faire pression sur la Russie, tout en refusant de résoudre ses propres problèmes internes. Le sénateur Konstantin Kosatchev, vice-président du Conseil de la Fédération, a indiqué que les 17 précédents paquets de sanctions n’avaient pas affaibli l’économie russe, et que le 18ᵉ n’aurait « aucun effet significatif ».