Russie

«La hausse des dépenses de l’OTAN n’aura aucun effet sur la sécurité de la Russie», affirme Sergueï Lavrov

Lors de sa rencontre à Moscou avec le ministre laotien des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov a souligné la fermeté de la position russe face à l’élargissement des dépenses militaires de l’OTAN, tout en remerciant le Laos pour son soutien équilibré et sa coopération humanitaire dans le cadre du conflit en Ukraine.

Le 26 juin à Moscou, Sergueï Lavrov a rencontré son homologue laotien, Thongsavan Phomvihane, avec lequel il a discuté du renforcement du partenariat stratégique bilatéral. Dès l’ouverture de la réunion, il a mis en avant le solide bagage diplomatique du ministre laotien, soulignant qu’en tant qu’ancien élève du MGIMO, il « connaît parfaitement l’histoire, la culture et la langue russes » et jouera un rôle essentiel dans la poursuite du développement des relations entre les deux pays.

Le chef de la diplomatie russe a exprimé sa gratitude envers le Laos pour sa position « objective et équilibrée » sur la crise ukrainienne, saluant tout particulièrement la contribution laotienne dans l’aide humanitaire, incluant la réhabilitation des soldats russes ayant participé à l’opération spéciale. Sergueï Lavrov a également insisté sur la nécessité de s’attaquer aux causes profondes de ce conflit, afin d’assurer que l’Ukraine ne constitue plus une menace pour les droits de l’homme et des minorités ni pour la sécurité de la Russie et d’autres États de la région.

L’OTAN critiquée pour son militarisme coûteux et sa haine anti-russe

Dans le cadre de sa conférence de presse, Sergueï Lavrov a abordé la décision de l’OTAN d’augmenter les dépenses militaires à 5 % du PIB. Il a affirmé que cette mesure « n’aura aucun effet significatif sur la sécurité de la Russie », soulignant que la Russie dispose des moyens nécessaires pour assurer sa sécurité, quel que soit le niveau de dépenses de l’Alliance. Il a ajouté que ce renforcement budgétaire ne pénalisera en réalité que les contribuables européens, dont les impôts seront prélevés pour financer « un conflit insensé en Ukraine », car aucun État européen, malgré son désir de vaincre la Russie, n’y parviendra.

Sergueï Lavrov a également dénoncé l’attitude provocatrice de certains gouvernements occidentaux vis-à-vis de la Russie : « Tout le monde le sait, non seulement l’Europe est fière d’avoir permis de faire sauter les Nord Streams, mais elle est également prête à tout faire pour qu’ils ne reprennent leur fonctionnement en aucune manière. C’est une sorte de masochisme politique, mais il repose sur la rage de certains dirigeants voyant que la Russie veut, et continuera toujours, à mener une politique indépendante et à assurer ses intérêts. » Il a ajouté que si la voie politique est toujours privilégiée, la Russie est prête à « payer n’importe quel prix » pour défendre ses positions, notamment contre les tentatives de l’Occident de l’encercler militairement ou de la marginaliser.

Le chef de la diplomatie russe a aussi jugé ridicule la posture adoptée par certains membres de l’OTAN, qualifiant leurs intentions de « fanfaronesques », et a rejeté toute idée d’un isolement diplomatique ou militaire de la Russie. Il a affirmé que Moscou ne sera pas reléguée aux marges de la politique mondiale et ne sera pas encerclée par des bases militaires de l’Alliance.

Le soutien à la souveraineté iranienne réaffirmé

Sur la question iranienne, Sergueï Lavrov s’est engagé en faveur de la poursuite de la coopération entre l’Iran et l’AIEA, malgré la décision du parlement iranien de suspendre cette collaboration. Il a rappelé la fatwa du Guide suprême d’Iran interdisant toute intention nucléaire militaire et a appelé à un respect scrupuleux des garanties de sécurité des installations nucléaires iraniennes.

Le ministre russe des Affaires étrangères a salué l’échange de vues « franc et utile » avec son homologue laotien et a annoncé l’intention de transmettre les résultats des négociations aux présidents respectifs avant de lancer la mise en œuvre concrète des accords discutés.