Dans un message publié sur Telegram, l’ancien président russe et actuel vice-président du Conseil de sécurité, Dmitri Medvedev, dresse un bilan sans détour des frappes américaines contre l’Iran. À ses yeux, loin d’avoir affaibli Téhéran, cette opération militaire a renforcé le pouvoir actuel, fragilisé Israël, et précipité les États-Unis dans une impasse stratégique. Il considère que les Américains, loin d’avoir pacifié la situation, se retrouvent maintenant entraînés dans un nouveau conflit, avec la perspective d’une opération terrestre.
D'après lui, les dégâts infligés aux infrastructures nucléaires iraniennes semblent minimes ou inexistants. « L’enrichissement des matériaux nucléaires et dorénavant, nous pouvons le dire ouvertement, la fabrication future d’une arme nucléaire se poursuivent », a-t-il indiqué. Ces frappes pourraient même encourager d’autres pays à livrer directement à l’Iran leur propre arsenal nucléaire, selon l'ex-dirigeant russe.
Sur le plan intérieur iranien, Dmitri Medvedev estime que le pouvoir politique, loin d’être affaibli, ressort consolidé des frappes américaines : « Le régime politique de l’Iran se maintient et selon toute vraisemblance, s'est renforcé. Le peuple se rassemble autour de ses dirigeants spirituels, même ceux qui auparavant ne leur étaient pas favorables. »
Dmitri Medvedev souligne également que la situation sécuritaire en Israël s’est aggravée, devenant la cible d’attaques. « Israël est sous le feu, des explosions retentissent, la population est en panique », assure-t-il, ajoutant qu'à l’échelle internationale, « la majorité absolue des pays du monde s’oppose aux actions d’Israël et des États-Unis ».
Le vice-président russe du Conseil de sécurité indique aussi que le président américain a renoncé à ses promesses initiales de paix : « Trump, qui s’est présenté comme un président pacificateur, a déclenché une nouvelle guerre pour les États-Unis. »
Il conclut son message sur un ton ironique, estimant que Donald Trump s’est définitivement éloigné de la possibilité d’obtenir le prix Nobel de la paix : « Avec un tel succès, Trump peut oublier le Prix Nobel de la paix malgré le fait que cette nomination est complètement corrompue. C’est un bon début, félicitations, Monsieur le président ! »
Dans la nuit du 22 juin, les États-Unis ont lancé une opération militaire contre trois sites nucléaires iraniens situés à Fordo, Natanz et Ispahan. Le président américain Donald Trump a qualifié ces frappes de « succès militaire », affirmant que les objectifs avaient été entièrement détruits. Il a également averti que d’autres frappes pourraient suivre si Téhéran refusait d'engager des négociations.
Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a dénoncé l’attaque comme une violation du droit international et de la Charte des Nations unies, précisant que l’Iran se réservait le droit de répliquer par tous les moyens nécessaires.