« Le groupe de contact du ministère russe de la Défense se trouve à la frontière avec l’Ukraine. Cependant, la partie ukrainienne a soudainement reporté les échanges de corps et de prisonniers de guerre pour une durée indéterminée. Son groupe de négociateurs n’est même pas arrivé sur le lieu d’échange, invoquant diverses raisons assez étranges », a indiqué Vladimir Médinsky, conseiller présidentiel et chef de la délégation russe à Istanbul. « Nous appelons Kiev à respecter scrupuleusement le calendrier et tous les accords conclus [à Istanbul], et à commencer immédiatement l’échange », a-t-il ajouté.
Le général russe Alexandre Zorine a, lui aussi, déclaré que l’Ukraine n’avait pas confirmé la tenue de l’échange prévu ce jour. Selon lui, Kiev a une nouvelle fois reporté l’opération, sans proposer de nouvelle date, la renvoyant ainsi à une échéance indéterminée.
D'après Vladimir Médinsky, la Russie avait entamé cette opération humanitaire le 6 juin, conformément aux engagements pris. Elle visait à remettre à l’Ukraine plus de 6 000 corps de soldats tombés, et à échanger des prisonniers de guerre blessés, gravement malades, ainsi que des détenus de moins de 25 ans.
Les 1 212 premiers corps ont déjà été transportés dans des camions réfrigérés jusqu’à la zone de transfert. Le reste des dépouilles est en route. De plus, Moscou a remis à Kiev une première liste de 640 prisonniers relevant des critères convenus, afin de lancer l’échange.
Le conseiller du président russe a assuré que la Russie se trouvait déjà sur place, entièrement prête à mettre en œuvre les engagements prévus. Il a souligné que les équipes russes étaient mobilisées et disponibles pour commencer les échanges immédiatement, et a invité les chaînes de télévision internationales, les agences de presse et les journalistes à se rendre sur les lieux afin de constater par eux-mêmes que tout était prêt. Il a conclu en affirmant que la Russie, fidèle à sa parole, respectait toujours les accords qu’elle avait pris.
De son côté, le quartier général de coordination ukrainien a contesté les déclarations de la partie russe, les jugeant contraires à la réalité. Selon les autorités ukrainiennes, des préparatifs sont actuellement en cours en vue de l’échange de prisonniers gravement malades, grièvement blessés et de jeunes soldats, ainsi que pour le rapatriement des corps.
Le 2 juin, la Russie et l’Ukraine ont repris leurs négociations à Istanbul lors d’un second tour de pourparlers mené à huis clos et d’une durée d’environ une heure. À l’issue de cette rencontre, Vladimir Médinsky a indiqué que les deux parties avaient échangé des mémorandums et s’étaient accordées sur plusieurs mesures concrètes. La Russie a notamment accepté, de manière unilatérale, de remettre à l’Ukraine les corps de 6 000 militaires ukrainiens tombés. Les délégations ont également convenu d’un échange massif de soldats gravement blessés, de malades en état critique, ainsi que de jeunes militaires âgés de 18 à 25 ans, selon le principe « tous contre tous ». Vladimir Médinsky a également annoncé la création d’une commission médicale permanente, chargée d’évaluer l’état des prisonniers et de permettre l’organisation régulière de tels échanges sur la base de ses conclusions.