« Cette crapule comprend qu’en cas de véritable provocation le jour de la Victoire, personne ne pourra alors garantir qu’il y aura un 10 mai à Kiev », a déclaré ce 3 mai sur Telegram Dmitri Medvedev. Le vice-président du conseil de sécurité russe entendait réagir à la dernière « provocation verbale » de Volodymyr Zelensky - ce « con mal rasé en tee-shirt vert » - à l’approche du 9 mai et des célébrations du 80e anniversaire de la victoire sur l’Allemagne nazie.
« On ne sait pas ce que la Russie fera à cette date. Elle pourrait prendre différentes mesures, comme des incendies, des explosions, et ensuite nous accuser » avait déclaré la veille au soir à des journalistes, Volodymyr Zelensky, en indiquant que Kiev ne pourrait pas garantir « la sécurité » des dirigeants internationaux qui seront présents à Moscou le 9 mai. Une vingtaine d’entre eux, dont les présidents chinois Xi Jinping et brésilien Luiz Inacio Lula da Silva sont attendus.
Ces propos de Zelensky, restés jusqu’à ce 3 mai sous embargo, « constituent, bien entendu, une menace directe » a réagi la porte-parole de la diplomatie russe Maria Zakharova.
« Aujourd’hui, il s’est surpassé : il menace à présent la sécurité physique des vétérans qui assisteront aux défilés et aux festivités du jour sacré de la Victoire » a fustigé la diplomate, également sur Telegram.
Trêve durant les célébrations de la Victoire : Zelensky botte en touche
À l’occasion des festivités marquant la fin du plus meurtrier des conflits sur le sol européen, il y a 80 ans, Vladimir Poutine avait annoncé fin avril un cessez-le-feu de trois jours, du 8 au 10 mai. Une trêve à laquelle Zelensky semble pour l’heure fermer la porte. « C'est impossible de s'entendre sur quelque chose en trois, cinq ou sept jours », a-t-il prétexté auprès des journalistes, évoquant une « performance théâtrale » du président russe.
« Personne n'aidera Poutine à jouer à ce genre de jeu pour donner une douce atmosphère à sa sortie d'isolement, le 9 mai, et mettre à l'aise et en sécurité les dirigeants, les amis et les partenaires de Poutine qui viendront sur la place Rouge, pour une raison ou une autre » a-t-il ajouté. « La Russie a raison de s’inquiéter pour sa parade » avait déjà menacé Zelensky le 29 avril.
« La réticence du régime à répondre directement à la proposition faite par la Russie montre clairement que c’est le néonazisme qui est la base idéologique du régime actuel de Kiev » a déclaré ce 3 mai à la presse Dmitri Peskov, assurant que la Russie attendait de la partie ukrainienne « des déclarations sans équivoque et définitives et surtout des actions visant à désamorcer le conflit pendant ces jours de fête ».
« L'objectif de la trêve de Pâques proposée par la Russie, ainsi que de l'initiative actuelle de déclarer une trêve lors des célébrations des 8, 9 et 10 mai, est de tester la disposition de Kiev à trouver une voie pour une paix durable à long terme » a précisé le porte-parole du Kremlin.