Russie

Défense : Choïgou dénonce une «campagne» de préparation à un conflit avec la Russie en Europe

Le secrétaire du Conseil de sécurité russe a pointé du doigt, auprès de l’agence TASS, une «campagne» en Occident en faveur d’une «préparation» à un affrontement avec la Russie d'ici la fin de la décennie. Sergueï Choïgou a notamment rappelé que la Russie avait amendé sa doctrine nucléaire pour parer à des agressions, même conventionnelles.

Dans une interview accordée à l’agence TASS, publiée ce 24 avril, le secrétaire du Conseil de sécurité de la Fédération de Russie et l'ancien ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou a fustigé une « campagne » en Europe « de préparation » à un conflit avec la Russie.

« A différents niveaux, des délais possibles pour un tel affrontement sont annoncés – de trois à cinq ans » a déclaré le haut responsable russe, et d’ajouter : « Dès 2030, les politiques et les militaires européens veulent être prêts à nous combattre ».

La Russie «surveille de près les préparatifs militaires des pays européens»

Depuis plusieurs mois, sous couvert de dissuasion et brandissant la « menace » russe, l’OTAN, la Commission européenne et certaines chancelleries au sein de l’UE multiplient les déclarations allant dans le sens d’une nécessaire augmentation significative des dépenses militaires afin de se préparer à un éventuel conflit.

La Russie « surveille de près les préparatifs militaires des pays européens », a assuré Choïgou. Cet ancien ministre de la Défense russe a rappelé par ailleurs, au cours de cette interview à TASS, que la doctrine nucléaire du pays avait été amendée fin 2024 et que la Russie se réservait le droit d'utiliser l'arme nucléaire en cas d’agression « y compris avec l'utilisation d'armes conventionnelles ».

Une doctrine nucléaire révisée, afin de répondre à toute «menace critique»

« Conformément à la Stratégie de sécurité nationale de la Fédération de Russie », a développé Choïgou, « en cas d'actions hostiles de la part d'États étrangers menaçant la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Fédération de Russie, notre pays considère qu'il est légitime de prendre les mesures symétriques et asymétriques nécessaires pour réprimer ces actions et empêcher leur répétition ».

Le 19 novembre dernier, deux jours après la révélation par un média américain que Washington avait octroyé à Kiev son feu vert pour effectuer des tirs dans la profondeur du territoire russe à l’aide de missiles longue portée fournis par les chancelleries occidentales, Vladimir Poutine avait signé un décret approuvant la mise à jour de la doctrine nucléaire russe.

Annoncée deux mois plus tôt, celle-ci élargit les possibilités de recours à l’arme nucléaire, notamment pour riposter à une « attaque conjointe » menée par un État non nucléaire, mais avec la participation ou le soutien d’un pays nucléaire. Une réponse nucléaire est également devenue possible en cas de « menace critique » contre sa souveraineté, même avec des armes conventionnelles, en cas d'attaque contre la Biélorussie ou encore dans le cas de « lancement massif » de missiles de croisière ou de drones franchissant les frontières russes.