Le 11 avril, le Kazakhstan a hébergé une réunion des ministres des Affaires étrangères de la CEI, à l'issue de laquelle le ministre russe, Sergueï Lavrov, a tenu une conférence de presse. Il a déclaré avoir discuté avec ses collègues des contacts entre la Russie et les États-Unis, notamment de l'aide apportée par Washington au règlement ukrainien.
« Je me suis entretenu avec nos collègues, je leur ai dévoilé certains aspects de nos contacts avec les Américains, à différents niveaux, notamment sur les questions de la coopération avec Washington dans le règlement de la crise ukrainienne, le président Trump réaffirme systématiquement son intérêt à ce sujet », a déclaré Lavrov aux journalistes.
Le ministre a également souligné que les États-Unis, contrairement à l'Europe, s'intéressaient aux causes profondes du conflit en Ukraine. Selon lui, celles-ci sont totalement ignorées en Europe.
Les États-Unis et la Russie ont conclu le 10 avril à Istanbul, en Turquie, leur deuxième cycle de pourparlers sur le rétablissement du plein fonctionnement de leurs missions diplomatiques.
L'ambassadeur de Russie aux États-Unis, Alexandre Dartchiev, a déclaré aux journalistes après les discussions que celles-ci s'étaient déroulées dans un climat positif et avaient permis de progresser dans la résolution du problème de la normalisation du travail des missions diplomatiques des deux pays.
L'échange de prisonniers entre la Russie et les États-Unis renforce la confiance
Lavrov a également déclaré que l'échange de prisonniers entre Moscou et Washington contribuait à renforcer la confiance, mais qu'il faudrait beaucoup de temps pour rétablir définitivement celle-ci. Il a souligné que « l'idée est née simultanément » de part et d'autre. Selon le ministre, tout geste humanitaire est apprécié, « il aide à construire la confiance dont on a tant besoin ».
Le 10 avril 2025, le Wall Street Journal a rapporté que la Russie et les États-Unis avaient procédé à un échange de prisonniers à Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis. L'assistant du président pour la sécurité nationale, Mike Waltz, a déclaré que Ksénia Karélina, une citoyenne américano-russe condamnée à 12 ans de colonie pour haute trahison pour avoir fait des dons à l'armée ukrainienne, était renvoyée aux États-Unis. La publication indiquait aussi qu'Artur Petrov, arrêté dans une affaire de violation présumée des restrictions à l'exportation, retournerait en Russie.
Malgré ces aspects positifs, Lavrov a rappelé qu'il ne fallait pas se laisser leurrer par ces contacts entre la Russie et les États-Unis, mais qu'il valait mieux viser la normalisation des relations.
« Je crois qu’il ne faut pas se leurrer mais viser la normalisation sur la base de la reconnaissance mutuelle et du respect des intérêts nationaux de chaque pays, c’est assez réaliste et nécessaire », a déclaré Lavrov aux journalistes.
Lavrov conseille à ses collègues de « supporter » Kaja Kallas
Sergueï Lavrov a conseillé aux pays d'Asie centrale de supporter Kaja Kallas à la tête de la diplomatie européenne et d'attendre son départ pour rétablir leurs relations avec l'UE sur de nouvelles bases.
« Je conseillerais de supporter Kaja Kallas à ce poste. Ce sera sans doute beaucoup plus facile que de subir des dommages causés à son peuple. Je ne comprends pas ces politiciens », a déclaré le ministre.
Dans le même temps, il a noté que le plus drôle était le silence de Kallas sur les pertes bien plus importantes subies par les Estoniens et d'autres peuples des pays de l'UE, qui sont les premiers à subir les conséquences des sanctions.
Le 27 mars, Kallas a reconnu que les sanctions antirusses nuisaient aux pays d'Asie centrale, ajoutant que l'Union européenne ne voulait pas que les entreprises russes utilisent la région pour contourner les restrictions économiques. Elle conseillait donc à ces pays de « supporter ».