Rafael Grossi, directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), s'est entretenu le 7 février à Moscou avec le patron de Rosatom, Alexeï Likhatchev.
«Les attaques et les situations menaçant la sécurité de la centrale se poursuivent. Nous le signalons dans chaque rapport. Nous ne précisons pas le chiffre exact, mais il est en augmentation», a déclaré Rafael Grossi à l'issue de cet entretien.
Celui-ci a, dans le même temps, souligné que l'agence n'inclurait dans ses rapports aucune information concernant l'identité des auteurs des attaques tant qu'elle ne disposerait pas de «preuves irréfutables» indiquant leur origine.
«L’AIEA en tant qu’instance d’inspection ne peut pas pointer du doigt qui que ce soit», a-t-il ajouté, entendant répondre à ceux qui «demandent parfois pourquoi on ne dit pas qui est l’attaquant».
Le directeur général de Rossatom a pour sa part souligné les risques accrus d'attaques menées par les forces armées ukrainiennes. «Nous le constatons à la fois dans le nombre de drones et de missiles abattus, et dans le nombre de frappes d'artillerie qui se produisent» dans le voisinage de la centrale. «C'est une cause d'inquiétude», a insisté Alexeï Likhatchev.
La plus grande centrale nucléaire d'Europe
La centrale nucléaire de Zaporojié est située sur la rive gauche du Dniepr, près de la ville d'Energodar. Il s'agit de la plus grande centrale nucléaire d'Europe en termes de nombre d'unités et de capacité installée, la centrale possédant six unités de production d'électricité d'une capacité d'un gigawatt chacune. La Russie en a pris le contrôle en octobre 2022.
Les forces de Kiev ont pris à plusieurs reprises la centrale pour cible. Mi-août, un incendie s’était déclaré dans l’une des tours de refroidissement de la centrale «touchée à deux reprises par des drones d'attaque ukrainiens», avait rapporté Rosatom. La société d’État avait fustigé un «acte de terrorisme nucléaire».
Plus récemment, le 5 janvier, le ministère russe de la Défense avait fait état d'une attaque menée à l'aide de drones contre la centrale. Huit aéronefs ont été abattus, selon le ministère. L'un d'entre eux est tombé sur le toit du centre de formation de la centrale.
Dans la foulée, exhortant l'AIEA a désigner la responsabilité de l'Ukraine dans ces attaques, la porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Maria Zakharova, avait enjoint la communauté internationale à réagir afin de contraindre Kiev a «cesser de jouer avec la vie des pays et des peuples en Europe et sur d'autres continents».